Les liens sponsorisés suscitent la méfiance des internautes

Mobilité

Les moteurs de recherche tirent une grande partie de leurs revenus des liens
sponsorisés, malgré la méfiance de leurs utilisateurs.

Selon une nouvelle étude, les internautes se méfient des liens sponsorisés proposés par les moteurs de recherche et cliquent deux fois moins sur ces liens sur dix recherches effectuées.

Pour autant, ces faibles taux ne doivent pas être perçus comme un mauvais signe pour Google et les autres moteurs de recherche, à en croire l’analyse réalisée par la Penn State University sur les clics sponsorisés à l’aide des données réelles des moteurs de recherche. « Si le taux de clics n’a atteint qu’environ 16 %, c’est un réel filon pour les moteurs de recherche », explique Jim Jansen, professeur adjoint au College of Information Sciences and Technology de Penn State et auteur principal du rapport.

« Même à 16%, la recherche sponsorisée représente déjà un marché de plusieurs milliards de dollars, et cette étude révèle un fort potentiel de croissance. » Les résultats sont présentés dans un article intitulé Sponsored Search: Is Money a Motivator for Providing Relevant Results? publié dans l’édition d’août de l’IEEE Computer.

Les liens sponsorisés sont les principales sources de chiffre d’affaires des moteurs de recherche. Or, Google et Yahoo font état chaque année de plusieurs milliards de dollars de bénéfices.

Mais les moteurs de recherche, sans grande surprise, se montrent discrets sur le taux de clics global. Selon cette étude, les rapports de presse populaires annoncent des taux compris entre 15 et 35%.

Une étude réalisée auparavant par Jim Jansen sur une page de résultats provenant d’un moteur de recherche fictif a révélé que les internautes se méfiaient des liens sponsorisés placés dans les colonnes en surbrillance à droite ou en haut de la page de résultats.

Dans cette étude, les participants ont cliqué sur les résultats identifiés comme « organiques » dans plus de 80 % de leurs recherches plutôt que sur des liens sponsorisés, bien que de nombreux résultats organiques étaient en réalité des liens sponsorisés modifiés.

Dans la présente étude, Jansen estime que, étant donnés les préjugés des internautes vis-à-vis des liens sponsorisés, l’isolation des liens sponsorisés pourrait desservir les utilisateurs et les entreprises qui investissent dans les liens sponsorisés.

Son objectif était par conséquent de déterminer si l’intégration de liens sponsorisés dans des résultats organiques pourrait augmenter le taux de clics. L’étude a révélé qu’il n’en était rien. « Les internautes sont plus intelligents que bon nombre de professionnels veulent bien le croire. Avec une recherche sponsorisée à un stade de croissance si prématuré, il existe de nombreuses possibilités d’innover le modèle commercial », explique-t-il.

Les données de l’étude ont été fournies par Dogpile, un métamoteur de recherche combinant les deux types de liens dans une seule liste de résultats, avec des liens sponsorisés clairement identifiés comme tels.

Les liens sponsorisés proviennent de Google et Yahoo, conformément à un arrangement contractuel avec Dogpile. Plus de 4,2 millions de pages et 1,8 millions de requêtes d’environ 666 600 utilisateurs ont été analysées.

Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 23 août 2007