Les maisons de disques tentent d’enrayer le déclin du single

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Universal Music France baisse de 25 % des prix de ses singles sur CD. Une mesure commerciale qui se présente comme un « signal fort » pour séduire les jeunes internautes fréquentant les réseaux P2P.

Le marché du single sur CD va très mal : moins 50 % en deux ans selon Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France. Entre le premier trimestre 2003 et le premier trimestre 2004, le marché des singles a chuté de 31,6 % en valeur et de 26 % en volume. Le chiffre d’affaires de ce segment est passé de 30 millions d’euros au cours du premier trimestre 2003 à 20,6 millions d’euros au premier trimestre 2004. Avec 6,5 millions d’unités, « les ventes de formats courts reviennent au niveau de 1996 », selon les statistiques diffusées sur le site du Syndicat national des éditeurs phonographes (Snep).

Pour tenter d’enrayer ce déclin, Universal Music France vient d’annoncer une baisse de 25 % du prix grand public de ses singles applicable depuis le 18 octobre 2004. Ses concurrents comme Sony Music France ou EMI Music France sont sur le point d’emboîter le pas à des degrés divers.

Cette tendance à la baisse des prix des singles, qui intervient après une vaine tentative des maisons de disques d’obtenir au niveau européen une baisse du taux de TVA sur les produits de musique, est censée attirer les jeunes consommateurs « parfois séduits par les téléchargements illégaux ».

Le piratage, ce fléau

La principale raison de cette chute des ventes de singles mis en avant de manière récurrente par les maisons de disque est connue : la forte popularité des réseaux peer to peer « pirates » qui abritent des millions de fichiers musicaux à télécharger gratuitement. En juin 2004, l’International federation of phonographic industry (Ifpi) recensait 800 millions de fichiers musicaux illégaux éparpillés sur Internet.

En attendant la réelle émergence des plates-formes de musique en ligne en France, les maisons de disques tentent de gagner du temps en maintenant sous oxygène le single sur support CD. Mais cette alternative n’est pas réellement une sinécure pour elles, compte tenu des prix bas pratiqués sur les nouveaux services Internet afin de se distinguer dans le champ concurrentiel. Par exemple, il faut compter sur un prix d’un euro TTC pour acquérir un titre sur Virginmega.fr(voir édition du 13 septembre) ou la déclinaison française de la plate-forme iTunes Music Store d’Apple.


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