Les membres du W3C ne respectent pas leurs propres standards

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A quoi servent les standards ? C’est la question qu’on peut se poser lorsqu’on apprend que moins de 10 % des sites Web des membres du W3C respectent les standards qu’ils édictent. Les outils de création ne sont pas mieux lotis. Et pourtant, il y a de l’amélioration.

Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés… Seulement 6,5 % des sites Web des membres du W3C respectent les standards établis par le consortium auquel ils appartiennent, soit 28 sites sur 429. Tel est le constat dressé par Marko Karppinen, un webmestre finlandais qui s’amuse à confronter deux fois par an la compatibilité des sites Web des membres du W3C avec les règles qu’ils édictent. Si, au premier abord, le résultat paraît effarant, son auteur le juge plutôt positif. En un an, il constate une progression supérieure à 75 %. En février 2002, on comptait 3,7 % de sites compatibles avec les standards. « Un signe vraiment très encourageant », écrit (ironiquement ?) Marko Karppinen.

Du côté des éditeurs de navigateurs, seul le site d’Opera répond parfaitement aux standards du W3C. Les sites des ténors du marché que sont AOL-Time Warner, Microsoft ou Apple continuent à « accueillir leurs clients avec des balises invalides », juge l’auteur du rapport. Tout comme les outils de création tels Dreamweaver de Macromedia et Golive d’Adobe, pourtant développés à grands frais et qui devraient être en mesure de générer du code standard. Paradoxalement, ce serait par souci de compatibilité avec d’anciennes versions de navigateurs (et d’autres non standardisées) que les applications de création de sites Web génèrent un code impropre…

Des webmestres pragmatiques

Une attitude ambiguë de la part des éditeurs comme des auteurs de sites, qui ne sont généralement pas les derniers à clamer l’interopérabilité des plates-formes et la standardisation pour offrir un cadre stable au développement du commerce électronique… sans pour autant jouer le jeu. Il est vrai que les webmestres préfèrent probablement que leur travail soit lisible avec un navigateur qui occupe plus de 90 % du marché ? Internet Explorer pour ne pas le nommer ? plutôt que de s’embêter à respecter des standards dont personne ne semble se soucier. L’étude nous apprend également qu’une majorité (57 %) des sites sont développés en HTML 4.0 et 4.01 et 11 % en XHTML (un langage de « transition » vers le XML). Et qu’il reste encore 32 % des pages d’accueil construites en HTML 3.2.

Pour mener son travail, Marko Karppinen a testé chacune des pages d’accueil des sites membres référencés à l’aide de Validator, un outil, parmi d’autres, de vérification mis à la disposition des webmestres par le W3C. Si Validator propose de tester des pages en ligne, il offre également la vérification des fichiers situés sur les disques durs locaux, ce qui permet de valider la compatibilité avant la mise en ligne. De plus, l’outil génère un rapport précis sur les incompatibilités rencontrées. Les membres du W3C – qui devraient a priori servir d’exemples – n’ont donc vraiment aucune excuse.