Les merveilles du calcul distribué

Mobilité

Un article de la prestigieuse revue scientifique Science met en avant les formidables capacités offertes par le calcul distribué. On connaît déjà le fameux Seti@home, à la recherche des extraterrestres. Mais les scientifiques sont conscients de l’outil dont il peuvent bénéficier… tout simplement en exploitant les écrans de veille des internautes.

Depuis son lancement il y a 3 ans, le projet Seti@home (voir édition du 10 mai 1999) aurait totalisé l’équivalent de 400 000 ans de calcul sur un ordinateur doté d’un seul processeur. C’est l’un des constats auxquels parviennent deux chercheurs de l’université de Stanford qui exposent les formidables possibilités qu’offre le calcul partagé dans un court article publié dans le dernier numéro de la revue scientifique Science. Michael Shirts et Vijay Pande insistent : « De fait, tout autre projet [que le Seti@home] de calcul informatique poussé pourrait être assisté par le calcul distribué », estiment-ils. Tout en jugeant que les recherches liées à la biologie sont celles qui s’y prêtent le mieux, en particulier avec l’essor des biologies moléculaire et structurale ainsi que de la génétique pour lesquelles les calculs réalisés grâce à l’informatique se sont montrés à la fois performants et nécessaires. De plus, les sciences du vivant possèdent un plus grand impact sur le public, c’est d’ailleurs par des projets de recherche médicale que le calcul partagé est passé à la rémunération des internautes (voir les éditions du 30 novembre 2000 et du 30 octobre 2000).

Le secret du calcul distribué : la parallélisation

Un calcul, pour être réalisé de manière distribuée, doit être « parallélisé ». « Le grand défi pour le calcul distribué réside dans le développement de nouveaux algorithmes permettant des opérations auparavant considérées comme impossibles à paralléliser (…) avec très peu d’échanges entre les processeurs », soulignent les chercheurs. Ils citent le projet Folding@home qui exploite un nouvel algorithme permettant la modélisation de molécules.

Pour asseoir leur discours en faveur du calcul distribué, Michael Shirts et Vijay Pande citent un chiffre étonnant. En se basant sur les données IDC qui estiment à 300 millions le nombre d’ordinateurs connectés à Internet, les chercheurs font le calcul en se rapportant aux 500 000 utilisateurs actifs de Napster. Il parviennent à la conclusion qu’il y aurait « suffisamment de capacité pour 300 projets de l’importance du Seti@home à travers le monde. » De quoi aider la science à faire un grand bond en avant !