Les modems décodeurs ADSL montrés du doigt sur leur consommation électrique

Mobilité

Selon 60 millions de consommateurs, à peine un quart de l’énergie
consommée par les Freebox et autres Livebox est réellement utilisée.

Parmi les critères de sélection d’un fournisseur d’accès, la consommation électrique des « boxes » des opérateurs était jusqu’à aujourd’hui complètement négligée, faute d’informations sur le sujet notamment. Et pourtant, en ces périodes d’optimisation de l’usage des ressources énergétiques, l’utilisateur pourrait aujourd’hui regarder à deux fois ce que son modem Internet lui coûte sur sa facture d’électricité avant de faire son choix.

C’est du moins l’intention qu’inspire l’Institut national de la consommation (INC) éditeur du magazine 60 millions de consommateurs qui, dans son numéro 420 d’octobre 2007, s’est livré à un comparatif des solutions de Free (Freebox), Orange (Livebox), Neuf Cegetel (Neufbox), Alice (Alicebox), Tele2 (Tele2box) et Darty (Dartybox). Selon l’INC, le résultat est alarmant. « Deux mois et demi de production d’un réacteur nucléaire : voilà l’électricité qu’engloutissent chaque année les modems haut débit des Français« , estime l’association de consommateurs.

Toutes les boxes ne se valent pas

Les mesures effectuées par le magazine au cours de l’été 2007 s’appuient sur une utilisation moyenne quotidienne de 3 heures d’Internet et 4 heures de télévision/vidéo. Le modem et le décodeur vidéo sont donc mis à contribution dans le calcul de la consommation. Premier constat : toutes les boxes ne se valent pas. Des différences notables persistent qui vont de 143 (Livebox) à 263 (Dartybox) kilowattheures (kWh) sur un an, selon les modèles. Cependant, les mesures de la Dartybox s’appuient sur l’offre Premium qui intègre un disque dur dans son décodeur, plus consommateur d’énergie, donc. Mais la Freebox, qui dispose également d’un disque dur, ne consomme « que » 198 kWh.

D’autre part, il ressort que la consommation est similaire en mode actif comme en mode veille (c’est-à-dire que l’ordinateur et la télévision sont éteints mais la boxe modem/décodeur reste allumée pour assurer le service de téléphonie). « Seulement quelques dixièmes de wattheures séparent les deux mesures chez tous les opérateurs« , souligne le magazine. Bon point à Neuf et Télé 2, seuls opérateurs du comparatif à fournir un décodeur vidéo équipé d’un interrupteur marche/arrêt. Une option que l’utilisateur devra penser à utiliser s’il souhaite économiser jusqu’à 20 Wh par heure d’inactivité de l’appareil.

16 à 29 euros par an

Globalement, seule 20 à 26 % de l’énergie consommée est réellement utilisée. Selon cette moyenne d’utilisation de quelques heures par jour, la présence d’une solution « boxe » à domicile alourdit la note d’électricité de 16 à 29 euros par an. Ce qui, à l’échelle d’un foyer, peut paraître acceptable, voire ridicule (bien que « cela représente plus de la moitié de ce que consomme un réfrigérateur-congélateur familial récent« ), prend une ampleur phénoménale à l’échelle nationale.

Selon 60 millions, à raison de plus de 14 millions d’abonnés haut débit, dont près de 3,3 millions à la télévision par ADSL, la consommation des boxes représente 1,51 milliard de kWh à l’échelle du pays chaque année. Et cela ne fera qu’empirer avec la progression du nombre d’abonnés aux services triple play. Avec 20 millions d’Internautes haut débit en 2010, l’INC prévoit une croissance de 76 % en 3 ans. Soit 2,66 milliards de kWh ou « 36 % de la production électrique annuelle d’un réacteur nucléaire, soit plus de quatre mois de production« . Avec l’augmentation en perspective des coûts d’accès à l’énergie, il serait temps que les constructeurs de boxes améliorent le rendement énergétique de leurs solutions.