Les nouveaux habits de l’Icann en mal de crédibilité

Mobilité

L’Icann a dévoilé son plan stratégique qui lui permettrait de conforter sa légitimité. L’organisme risque de perdre son rôle de régulateur de l’Internet à l’horizon 2006.

Sous l’égide du ministère américain du Commerce, l’Icann (Internet corporation for assigned names and numbers) endosse depuis sa création en 1997 le rôle délicat de régulateur de l’Internet, notamment chargé de la gestion des noms de domaine. Maintes fois critiquée pour son opacité et son américano-centrisme, l’organisation s’est décidée à redorer son blason en présentant un document de quelque 70 pages dans lequel elle décrit sa nouvelle orientation et ses objectifs dans les trois ans à venir. Ce délai n’est pas dû au hasard : en septembre 2006, l’accord liant le gouvernement américain et l’Icann prendra fin, laissant la place de régulateur de l’Internet ouverte aux éventuels candidats.

Vers plus de transparence

Or, l’un d’entre eux est déjà sur les rangs : l’ITU (International Telecommunications Union), l’organisme américain qui gère une bonne partie des réseaux de communication dans le monde, n’a pas caché sa volonté de briguer le poste. Dans son plan stratégique, l’Icann égrène donc une longue liste de déclarations de bonnes intentions, tout en reconnaissant les travers du mode de gestion qu’elle a adopté jusqu’à maintenant.

L’organisation promet ainsi d’être plus transparente, plus ouverte au dialogue dans les processus de prise de décisions ou encore de se détacher de la tutelle des Etats-Unis. L’Icann avait déjà fait un premier pas en ce sens en mars 2003 en nommant à sa tête un Australien, Paul Towney, qui souhaitait alors rompre avec l’image d’organisation gérée par une élite de spécialistes américains des nouvelles technologies.

La décision finale concernant la nomination du prochain régulateur sera certainement largement influencée par le rapport que rendront les Nations Unies en novembre 2005, à la suite du sommet mondial sur la société de l’information qui se tiendra à Tunis. En attendant, tous les utilisateurs de l’Internet sont invités à participer aux débats et à exprimer leur sentiment sur la question sur le site de l’Icann, jusqu’au 15 janvier 2005.