Les premiers pas d’un Linux unifié ?

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Caldera, Suse, Turbolinux, Conectiva viennent de créer une société commune afin de lancer une distribution Linux unique. Une alliance qui vise évidemment Windows, dont l’un des atouts principaux est justement son côté « unique ». Mais aussi RedHat, principal distributeur Linux mondial, loin devant tous les autres.

Après une année 2001 très difficile, qui a vu nombre de distributeurs Linux afficher des résultats en baisse, il paressait logique que le marché connaisse une consolidation de ces acteurs. D’autant que ces derniers sont toujours nombreux, environ une centaine. Ce n’est pourtant pas la voie qui est choisie pour le moment. Quatre acteurs ont ainsi opté vers une alliance, nettement moins coûteuse qu’un rachat. Suse, Caldera Turbolinux et Conectiva ont annoncé la création d’une société commune, United Linux Limited, censée développer une seule distribution du système open source autour d’un noyau commun. Toutefois, chaque marque continuera d’exister et commercialisera indépendamment la distribution.

L’alliance de ces acteurs présente plusieurs avantages. En premier lieu, les constructeurs ou éditeurs n’auront plus à adapter leurs applications pour les rendre compatibles avec les 4 distributions. Avec United Linux, une seule version suffira. Les utilisateurs auront de leur côté plus d’assurance dans la continuité du produit tout simplement parce qu’il est distribué par plusieurs sociétés. La distribution commune pourrait dès lors inciter d’avantage d’entreprises à adopter Linux. D’autant que l’alliance entre ces acteurs permet une couverture internationale. Alors que SuSE est très présent dans plusieurs pays d’Europe, Turbolinux est bien implanté en Asie et Conectiva, acteur brésilien couvre toute l’Amérique du Sud.

Un appel vers RedHat

L’entité commune n’est d’ailleurs pas hermétique. François Mauny, directeur général de Caldera annonce que United Linux est en discussion avec d’autres acteurs. Il invite par ailleurs des sociétés comme Red Hat ou MandrakeSoft à se joindre à eux. Ce dernier a toutefois refusé d’entrer au sein de cette alliance (voir encadré). Quant à RedHat, ses dirigeants ont préféré différer leur réponse.

Le premier produit devrait être disponible pour octobre-novembre. « L’idée n’est pas tant de développer une nouvelle solution que de lancer une distribution la plus intégrée possible et la plus supportée possible », explique François Mauny. Pour autant, les distributions actuelles ne vont pas disparaître. Elles seront toutefois estampillées Powered by UnitedLinux. En attendant, le directeur général de Caldera France déclare qu’environ une dizaine de sociétés se sont engagées à supporter la nouvelle distribution commune. Parmi ces sociétés, on trouve SAP, Intel, Borland, AMD, Computer Associates, Dell, Fujitsu, IBM ou encore Sun. Un gage de réussite ?