Les promesses de l’UMTS par France Télécom

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La division R&D de France Télécom a réalisé à Paris une démonstration des services attendus sur les futurs téléphones et organiseurs de poche à la norme UMTS. De la visiophonie à la consultation de cartes interactives, petit tour de ce qui nous attend d’ici deux à trois ans.

A première vue, la vaste cour intérieure du siège social de France Télécom R&D à Issy-les-Moulineaux (dans la proche banlieue parisienne) ressemble à bien d’autres. Une différence toutefois : pour simuler l’existence d’un réseau urbain UMTS, une équipe de recherche et de développement, constituée d’une vingtaine de personnes au total, a déployé un réseau local sans fil à haut débit. Histoire de tester et développer les applications qui existeront vraisemblablement sur les terminaux UMTS dans trois ans.

Vu que les téléphones mobiles UMTS (et même GPRS) restent confinés à quelques laboratoires dans le monde, c’est sur de petits ordinateurs portables du type VAIO de Sony que tournent plutôt les prototypes des services. L’un d’eux reste évidemment la visiophonie. Lors de la démonstration sur son réseau local HyperLink (à la norme IEEE 802.11, pour les connaisseurs), France Télécom R&D a constaté un débit de l’ordre de 128 Kbits/s. Mais le résultat est loin d’être parfait. Pour l’utilisateur, la qualité de l’image est faible, avec une forte pixellisation au moindre mouvement vif, même en réduisant la fenêtre à la surface d’un gros timbre-poste. Côté technologie, le moteur de compression des images été développé en interne chez France Télécom. Peut-être le déploiement de l’UMTS entraînera-t-il une amélioration. « Les débits seront de l’ordre de 300 Kbits/s en voie descendante (vers l’internaute, ndlr) et entre 64 et 128 Kbits/s en voie montante », assure Bertrand Guisnet, responsable du projet. Faut-il se méfier de tels chiffres ? Lors de la présentation du GPRS, tout le monde attendait les débits théoriques de l’ordre de 170 Kbits/s en réception de données. En pratique, ils seront de l’ordre de 30 Kbits/s (voir édition du 13 juin 2000). « Le débit maximum disponible pour l’UMTS est de l’ordre de 2 Mbits/s. Mais avec Nortel, nous avons testé un prototype de matériel allant effectivement jusqu’à 300 Kbits/s. Les débits de l’UMTS seront de cet ordre. Et il ne faut pas oublier que ces appareils ont trois ans d’avance », souligne Bertrand Guisnet. Ce qui signifie que des progrès peuvent encore arriver.

Grâce à la caméra incorporée au bord supérieur de l’écran, il est possible de prendre une photographie pour l’envoyer à un ami. L’interface du logiciel de visiophonie gère l’opération et élimine le recours au mail et au traditionnel fichier joint, peu commode à manipuler pour le grand public. Avec la caméra, les exemples d’application sont divers. Les hésitations de shopping peuvent être résolues en montrant l’article à plutôt que d’avoir à le décrire, un piéton perdu peut être guidé par un ami en montrant l’endroit où il se situe. Stockez les images sur un serveur distant, et vous obtenez un appareil photo en ligne.

On attend aussi beaucoup de la localisation. France Télécom R&D met au point une application de repérage baptisée « Où suis-je » et qui situe automatiquement l’utilisateur sur la carte de sa ville. Le système peut indiquer le chemin à suivre sur la carte pour indiquer une place ou un restaurant. Grâce à l’hypertexte, un lien renverra à terme vers le site de l’hôte, ou une vidéo de présentation stockée sur un serveur dédié. Difficile encore de prédire la précision du repérage, au mieux quelques dizaines de mètres. « Cela dépendra beaucoup de la technique adoptée », avance Bertrand Guisnet.

Pour vérifier l’intérêt de tels services, et leur prise en main par les utilisateurs, France Télécom prépare une plus large expérimentation dès septembre 2000 (voir édition du 27 juin 2000), auprès d’une centaine de particuliers parisiens triés sur le volet. Sur une zone « de 200 mètres sur 100 mètres », ils pourront s’essayer à ces nouveaux modes de communication. Leurs idées et leurs critiques devraient aider à mieux définir les applications de l’horizon 2003.