Les propositions du Medef pour développer l’économie numérique

Cloud

L’organisation patronale fait plusieurs propositions pour « faire de la France un leader de l’économie numérique ».

« L’absence d’une politique publique d’incitation et d’accompagnement de l’innovation au sein des entreprises françaises a des conséquences concrètes visibles de tous », affirme le Medef dans un nouveau rapport intitulé « Faire de la France un leader de l’économie numérique » qui a été présenté vendredi 18 janvier. Et l’organisation patronale de s’étonner de ce que « la France n’a pas connu d’aventures du type Google ou Microsoft » ou de ce qu’elle « investit, proportionnellement à son PIB, deux fois moins que les Etats-Unis dans les TIC ». Avant de préciser « que parmi les 100 premières entreprises américaines, tous secteurs confondus, 40% n’existaient pas il y a trente ans, contre 10% en France ».

Devant ces constats, le syndicat – qui dit vouloir « saisir l’opportunité du renouvellement politique actuel » – énumère ses propositions pour notamment « Libérer les énergies des entreprises du domaine des TIC ».

Les enjeux sont de taille, selon lui. Le Medef considère les technologies de l’information et de la communication comme le « principal levier de la compétitivité économique au 21ème siècle ». Pour 2006, il estime à 3 ou 4% (soit un peu plus de 100 milliards d’euros) la part de l’Hexagone dans le marché mondial des TIC (alors valorisé à 2600 milliards d’euros). Et ce alors que « la France est le cinquième marché après les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne ». En 2005, les opérateurs, fournisseurs de produits et services et distributeurs employaient également, selon lui, plus de 805 000 salariés en France, dont environ 300 000 dans les logiciels et services informatiques.

Aide et statut pour les éditeurs

Pour développer le secteur, le Medef plaide en premier lieu, et sans surprise, pour un allégement des « charges fiscales et des contraintes réglementaires et législatives qui pèsent sur les entreprises », dont « une baisse progressive des charges pesant sur les entreprises pour les ramener au niveau de la moyenne européenne ». Il se prononce également en faveur d’un développement des sources de financement, « en rendant la prise de risque fiscalement plus attractive » pour les investisseurs en capital-risque.

A l’instar du Syntec ou de l’ Afdel avant lui, le Medef demande également à ce que des « mesures ad hoc » viennent aider l’édition logicielle, secteur « stratégique » dont il souligne néanmoins la grande « fragilité ». « Le chiffre d’affaires des 100 premiers éditeurs français représente seulement 10% du chiffre d’affaires de Microsoft », regrette-t-il, tout en déplorant que « 30% seulement du marché français est servi par des éditeurs français ». Parmi les mesures qu’il préconise, à noter la création d’un nouveau statut pour les éditeurs, le SEL (Sociétés d’Édition de Logiciels), qui serait assorti d’un dispositif fiscal incitatif.

Haut conseil des technologies de l’information

Autant de mesures qui doivent être accompagnées d’un renforcement des « usages des TIC », selon le Mouvement des entreprises de France. Renforcement qui pourrait découler de « grands programmes autour d’enjeux sociétaux » dans l’éducation, la santé ou encore les services à la personne, estime-t-il. Mais aussi d’une intensification du programme PME 2010, qui est censé stimuler les usages des PME.

Enfin, après s’être prononcé pour un soutien de l’Etat aux entreprises investissant dans le très haut débit (fixe et mobile), le Medef demande à ce que soit mise en place « une gouvernance forte [s’inspirant] des modèles de gouvernance des pays les plus avancés en matière d’économie numérique » comme le Canada, la Corée du Sud, le Japon, le Danemark, la Finlande, l’Inde, les Etats-Unis ou Israël. Celle-ci passe, selon ce syndicat, par « la nomination d’une personnalité visible en charge du numérique en France ». A savoir un Haut Commissaire ou un secrétaire qui aura entre autres pour mission de « coordonner toutes les actions concernant l’économie numérique ».