Les réseaux font de l’ombre aux supercalculateurs

Mobilité

Aux Etats-Unis, un réseau de 580 ordinateurs est entré dans le club très fermé des 50 supercalculateurs les plus rapides au monde.

Le calcul distribué a le vent en poupe. Tandis que des millions d’internautes mettent leurs micros au profit de la recherche de signaux extraterrestres, les ingénieurs du laboratoire national Sandia (Nouveau-Mexique) ont mis sur pied un réseau de 580 noeuds, 580 micro-ordinateurs qui délivrent ensemble une puissance de calcul de 230 milliards d’opérations par seconde (Gflops). Ce réseau de machines Cplant occupe le 44ème rang dans le Top500 des supercalculateurs et pourrait prochainement grimper à la 40ème place.

Dans le classement Top500, la mention du constructeur est remplacé par « fait main ». Le Cplant est en effet construit à partir de PC en réseau, coordonnés par les logiciels développés au Sandia Lab. Dans le laboratoire, qui dispose par ailleurs des Asci, les trois plus gros ordinateurs de la planète, on s’intéresse fortement aux constellations de PC, beaucoup moins chères que les supercalculateurs. De plus, leur puissance peut être augmentée en fonction des besoins. En 1998, les 400 noeuds plaçaient le Cplant au 92ème rang mondial.

Les chercheurs du Sandia Lab se préparent pour le jour où les industriels ne construiront plus de supercalculateurs. Le coût prohibitif de ces monstres conduit progressivement à se désengager. Intel a abandonné ses Paragon, TMC ne vend plus que du service et Cray, longtemps star de la spécialité, ne parvient pas à sortir du rouge tandis que SGI s’apprête à s’en séparer (Voir notre édition du 22 novembre 1999).

En dépit des progrès accomplis, les constellations de PC ne sont pas encore en mesure de rivaliser avec les supercalculateurs. Premier de la classe, l’Asci Red, construit par Intel avec ses 9632 processeurs, offre une puissance crête de 2,38 téraflops, autrement dit 2380 Gflops. L’Asci Blue Pacific d’IBM (5808 PowerPC) le talonne avec 2,14 Tflops, suivi de l’Asci Blue Mountain de SGI qui, plus ancien, plafonne à 1,68 Tflops avec 6144 puces.

La lecture de la dernière mouture du Top500 rendu publique le 12 novembre dernier révèle que le nouvel ordinateur de Météo France se classe au 32ème rang. C’est le plus puissant ordinateur installé en France (Voir notre édition du 18 novembre 99). Plus mystérieux, deux Cray occupent les 4ème et 6ème rang du classement. Ils appartiennent au gouvernement américain, mais leur localisation est tenue secrète.

Pour en savoir plus : Le Top 500 des ordinateurs