Les vaches grasses ne sont pas encore pour 2003

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Au fil des prévisions livrées par les cabinets d’études en ce début d’année, il se confirme que 2003 ne sera pas l’année du renouveau tous azimuts de l’industrie informatique. La maîtrise des coûts informatiques est désormais une des priorités principales des entreprises. D’où le succès de l’infogérance.

C’est un rituel : en début d’année les diverses officines spécialistes du marché de l’informatique livrent tour à tour leurs prévisions de croissance pour 2003. Si, en fin de semaine dernière, la société de Bourse Goldman Sachs jouait clairement les Cassandre, annonçant une baisse de 1 % en moyenne des budgets informatiques des entreprises américaines alors qu’une enquête précédente tablait sur une hausse de 2 à 3 % (voir édition du 3 janvier 2003), les chiffres qui nous arrivent depuis, bien que plus optimistes, ne signalent pas un renouveau de l’industrie informatique, loin s’en faut. Ainsi une étude réalisée par le magazine CIO en partenariat avec Deutsche Bank Securities et Prudential Securities conduit-elle à une prévision de croissance de 4,6 % des dépenses informatiques des entreprises américaines en 2003. 34 % des entreprises interrogées prévoient de renforcer leurs investissements informatiques contre 47 % tablant sur un budget stable et 18 % sur une réduction. Le cabinet d’études Aberdeen Group prévoit quant à lui une progression des dépenses informatiques de 4 %, contre moins de 1 % en 2002, et ce à l’échelle mondiale. Croissance qui devrait se prolonger à ce rythme jusqu’en 2006.

Certes, ces chiffres sont plus encourageants que ceux de Goldman Sachs mais ils restent très modestes, comparés à la croissance à deux chiffres enregistrée durant les années 90 par le secteur. Et d’après Aberdeen Group, rien ne laisse prévoir un retour rapide à ces niveaux de croissance, les entreprises étant désormais peu enclines aux dépenses informatiques. Toujours selon la même source, les secteurs les plus dynamiques en 2003 seront sans surprise les serveurs Linux qui poursuivront leur percée dans les entreprises, se traduisant par une croissance de l’ordre de 40 % ; l’infogérance aura très logiquement le vent en poupe : une des préoccupations principales des entreprises est en effet de maîtriser les coûts de leur informatique et l’un des meilleurs moyen d’y parvenir est encore d’en confier la gestion à un prestataire, lié contractuellement. D’où le succès prévisible des offres de type computing on demand comme en témoignent les deux importants appels d’offre remportés récemment dans ce domaine par IBM (voir édition du 3 janvier 2003). L’accès distant au système d’information via les réseaux sans fil est également une tendance forte ; de même, l’intégration applicative reste une préoccupation importante, bien que la croissance de ce secteur sera modérée ; enfin, les équipements de stockage seront encore plus intimement intégrés au système informatique afin de donner aux utilisateurs un accès plus aisé aux données de l’entreprise.