Les ventes d’Apple grimpent en 2003

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Le directeur financier d’Apple n’est pas parvenu à cacher sa satisfaction : la compagnie termine l’année en forme en dégageant 44 millions de dollars sur le dernier trimestre. Et l’année fiscale 2004, débutée le 1er octobre, semble bien partie.

La retransmission des résultats d’Apple ne s’est pas déroulée à proprement parler comme d’habitude : les responsables d’Apple, Nancy Paxton, Fred Anderson ou Peter Oppenheimer, gratifient d’ordinaire leur audience d’une récitation monocorde de données prédigérées. Rien de tel mercredi 15 octobre 2003 au soir : la diffusion a débuté par un grand éclat de rire rompant une musique d’attente andalouse. Il faut dire que la direction financière d’Apple pouvait avoir le sourire : 44 millions de dollars de bénéfices (37 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires atteignant 1,7 milliard de dollars (1,47 milliard d’euros). De quoi dégager 0,12 dollar par action. Les analystes de Thomson Financials sont bluffés : ils s’attendaient à 0,7 dollar. Les ventes font un bond de 19 % comparé à 2002, la plus forte croissance de la société depuis trois ans. Fred Anderson avait prédit lors de sa dernière conférence une croissance à deux chiffres pour le dernier trimestre fiscal de la société, et il s’y est tenu : 11 % de mieux par rapport à fin juin.

Quelques points faibles apparaissent tout de même : le nombre de machines vendues baisse de 3 % par rapport à 2002, soit 100 000 d’unités en moins. La Pomme fait quand même passer son chiffre d’affaires annuel à 6,2 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) grâce à sa diversification (matérielle et logicielle) et à ses portables. Mais ce sont surtout les PowerBook qui ont tiré la firme : ceux-ci ont enregistré des croissances trimestrielles comprises entre 55 et 145 %. L’iBook, lui, ne s’est presque jamais aussi mal porté que cette année ! Pour les autres produits de la firme aussi, le rebond se fait attendre : l’iMac semble continuer de s’essouffler et le PowerMac n’a amélioré ses résultats que sur le dernier trimestre. Notons au passage qu’on retrouve dans ces ventes celles des PowerMac G4, encore au catalogue, et des Xserve. Mais c’est sans doute aussi de ce segment que va venir le second souffle de la Pomme : le cycle de transition vers le processeur G5 devrait redonner vie aux quelques secteurs en panne de croissance. Pour le prochain trimestre, Apple compte principalement sur ses produits professionnels pour générer des revenus. Fred Anderson a précisé que la conjonction entre la commercialisation des portables, des PowerMac et des logiciels comme Quark Xpress 6 ou Photoshop 7 devrait lancer un cycle de rachat de machines de la part des professionnels. Si la relance de l’économie le permet…

Plus de 26 % de marge

Enfin, la stratégie « Musique » de la firme pourrait aussi jouer un rôle de locomotive : les ventes d’iPod progressent avec près de 336 000 unités vendues (rapportant au passage 121 millions de dollars, soit 360 dollars par iPod vendu). Espérons qu’Apple sortira également à temps les mises à jour de ses iBook et eMac pour profiter de son succès sur le front de la musique, et notamment le lancement de l’iTunes Music Store pour PC. Côté réseau de vente, c’est l’euphorie : les magasins physiques parviennent à leur premier trimestre bénéficiaire après deux années d’existence. Chaque échoppe rapporte désormais 3,1 millions de dollars par trimestre, contre 2,6 auparavant. Autre point sombre dans un tableau quelque peu idyllique : les ventes à l’éducation chutent de 15 % du fait des restrictions budgétaires des écoles, mais aussi d’une cannibalisation des ventes sur le segment des portables. Encore une preuve que l’iBook tarde à se renouveler. Reste qu’Apple tire toujours de ses opérations la marge la plus importante de la profession : 26,6 %, à comparer aux 10 à 12 % de moyenne pour l’industrie. Le prochain trimestre ne balayera pas tous les points noirs mais permettra de vérifier si la firme rentre à nouveau dans un cercle vertueux.