Les volontés de la RIAA, la solution de Napster

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Après le jugement prononcé la semaine dernière dans le procès Napster, la RIAA a fourni au juge sa version de l’injonction. L’industrie américaine du disque demande le retrait de ce qui correspond à 70 % des titres présents sur le système d’échange de fichiers. Napster, qu’une telle décision condamnerait, réplique en annonçant avoir mis au point une solution sécurisée.

Lundi dernier, la cour d’appel de San Franscisco rendait son verdict : Napster était reconnu coupable de violation des droits d’auteur mais pouvait continuer à fonctionner en attendant que la juge Marilyn Hall Patel réécrive une injonction jugée « trop floue » (voir édition du 12 février 2001). Prompte à épauler la magistrate dans cette tâche, la RIAA (Recording industry association of America) indique lui avoir communiqué sa version de l’injonction « en conformité avec le jugement » dès le jeudi 15 février. Cette injonction des plaignants demande au juge de passer en revue les titres échangés grâce à Napster et d’en retirer ceux qui constituent une violation des droits d’auteur. D’après les estimations, cela reviendrait à amputer Napster de 70 % des morceaux qui y circulent, or ses responsables ont déjà indiqué qu’ils seraient alors contraints de fermer Napster.

Napster annonce sa solution d’échanges sécurisés

Le plus célèbre des logiciels de peer-to-peer (P2P) ne baisse pas les bras pour autant. En effet, le lendemain de la communication de l’injonction version RIAA, Napster annonçait détenir une solution pour sécuriser l’échange de fichiers via son réseau. Et si la RIAA est restée très peu diserte sur son injonction, « parce que la proposition modifiée proposée n’est pas encore un document public, nous ne pouvons en diffuser de copies », Napster s’est aussi bien gardé de détailler son système. Tout au plus sait-on qu’il a été développé par une filiale de Bertelsmann nommée Digital World Service. Seul le principe de base a été dévoilé : la protection permettra de rajouter un cryptage au fichier MP3 avant son transfert vers un autre utilisateur de Napster. De la sorte, il sera possible de vérifier si celui qui reçoit le fichier a bien le droit de le lire ou pas. De la même manière, il serait possible d’empêcher que le fichier MP3 ne soit gravé sur un CD.

« L’annonce d’aujourd’hui souligne un élément clé : les vraies questions sur l’avenir de Napster sont économiques et non techniques ou légales », indique le directeur par intérim de Napster, Hank Barry, dans un communiqué. « Cette solution constitue une nouvelle preuve du sérieux de notre effort pour conclure un accord avec les maisons de disques afin de permettre à Napster de continuer à fonctionner. » On attend maintenant la nouvelle injonction de la juge Pattel.

Pour en savoir plus  :

* La page de la RIAA sur le procès

* La page de Napster sur le procès

* La décision de la cour d’appel