Levée de fonds : Boaterfly met les voiles

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La start-up Boaterfly, qui exploite une plate-forme de location de bateaux entre particuliers, a levé 500 000 euros. Quelles sont ses pistes de développement ?

Développer son offre en France et en Europe, finaliser la version mobile de son site Web et lancer une application pour smartphones, mais aussi renforcer ses équipes avec des profils commerciaux : tels sont les principaux objectifs de Boaterfly après sa première levée de fonds.

Positionnée dans la mouvance de l’économie collaborative avec une plate-forme en ligne de location de bateaux et de loisirs nautiques entre particuliers, la start-up implantée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a reçu le soutien de 57 business angels et groupes d’investisseurs qui ont injecté 500 000 euros à son capital.

Après quinze mois d’activité sur le même modèle qu’Airbnb pour le logement et BlaBlaCar pour les transports, Boaterfly n’est pas encore rentable. Il faut dire que le marché compte des concurrents comme Click & Boat et SamBoat, qui ont eux aussi levé des fonds (200 000 euros en 2014 pour le premier ; 250 000 euros cette année pour le second).

Simon Godreau n’était pas là pour poser les premiers jalons, mais c’est tout comme. Ce Vendéen passionné par la mer a rapidement rejoint les deux cofondateurs Guillaume de Corbiac (actuel président ; originaire du Sud-Ouest) et Ronan Kervadec (un Breton) pour prendre en charge la stratégie de communication.

« Plusieurs centaines de réservations ont été enregistrées sur notre plate-forme en 2014 », nous confie-t-il, tout en laissant suggérer que la dynamique s’accélère à mesure qu’une communauté se construit. Des opérations « sur le terrain » sont d’ailleurs menées dans cette optique : Boaterfly lance régulièrement, sur sa page Facebook, des invitations pour des apéros communautaires.

Vie de start-up

Soutenue par la Fédération des industries nautiques (FIN) et membre de l’incubateur OuiShare dédié à l’économie collaborative, la jeune pousse participe aussi à des événements comme le festival Startup Assembly. Elle sponsorise par ailleurs des courses comme la Croisière EDHEC et le Challenge SPI Dauphine (organisé chaque année par l’université parisienne du même nom).

Qu’ils soient noués avec des experts en assurances, des acteurs du nautisme ou des sociétés Internet, les partenariats permettent à Boaterfly d’agrémenter son offre de services complémentaires. Illustration avec Ino-rope (produits pour la pratique de la voile), Advanced Tracking (localisation de bateaux), Safetics (guide de navigation réglementaire) et Allianz (assurance à la journée).

Les annonces aujourd’hui proposées sur la plate-forme concernent environ 700 bateaux, disponibles dans une trentaine de pays. On y trouve tous types d’embarcations, des kayaks aux yachts de luxe en passant par les chalutiers de pêche.

Les propriétaires de ces bateaux peuvent les louer avec ou sans skipper, mais aussi proposer des sorties en co-navigation ou encore des nuits à quai comme alternative à l’hôtel. L’idée principale étant, selon Boaterfly, de « rentabiliser les bateaux, qui ne sortent en moyenne que dix jours par an ».

Après son inscription (qui peut se faire via un compte Facebook), l’internaute est invité à remplir un « CV nautique » pour donner un aperçu de ses compétences et de son expérience. Les différents outils proposés sur la plate-forme (messagerie, calendrier, localisation sur Google Maps…) permettent ensuite d’assurer la mise en relation.

Une activité réglementée

Conformément à la loi, dans le cadre d’une co-navigation, le voyageur embarque à titre gratuit sur l’embarcation du propriétaire. La participation financière demandée correspond à une participation aux divers frais de bord, notamment l’avitaillement en nourriture, eau et carburant. Ces revenus « ne doivent […] pas constituer les revenus d’une activité lucrative récurrente pour le propriétaire ».

La foire aux questions de Boaterfly fournit d’autres éléments sur des questions comme l’immatriculation des bateaux, la souscription d’assurance et les « coûts additionnels ». Quant au modèle économique, il est fondé sur le prélèvement de 11 % du montant TTC de la transaction côté voyageur, puis 4 % sur la somme restante reversée au propriétaire.

« On sollicite pas mal de freelances », reconnaît Simon Godreau, qui précise que la start-up compte actuellement 8 collaborateurs.

Tout en restant discret sur les partenariats à venir avec d’autres acteurs du Web, il évoque une réflexion menée sur la mise en place de « points de relais » à travers la France ; par exemple pour permettre la remise de clés sans que le propriétaire soit nécessairement présent. « On se concentre maintenant sur la qualité de l’accueil des voyageurs ».

Crédit photo : Rhonda Roth – Shutterstock.com


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