Libération veut taxer les FAI pour tenter de sauver la presse française

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Le montant global de cette taxe serait reversé de manière proportionnelle aux éditeurs de presse, aujourd’hui en difficulté, et à leurs sites Web d’informations associés.

Le quotidien Libération pense à faire de l’expression populaire « déshabiller Paul pour habiller Jacques » son nouveau credo. En effet, pour tenter de sauver la presse quotidienne française en plein marasme, Nathalie Collin, la co-présidente du directoire de Libération, propose de mettre en place une taxe sur les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) pour financer la presse. Elle a même présenté son projet de financement, le 2 juin dernier, devant le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN).

Ce projet demande à ce que les FAI mettent en place un nouveau financement. Cette contribution supplémentaire serait ensuite reversée aux éditeurs de presse et aux sites Internet associés, au prorata de la taille des rédactions et des fréquentions enregistrées par ces sites Web d’informations. Cette proposition signe donc l’arrivée d’une possible licence globale appliquée à la presse.

Dans une interview publiée sur Challenges.fr
, Nathalie Collin tient à justifier cette idée de ponctionner un secteur pour en aider un autre. « […]Pour un lecteur perdu sur le papier, nous en avons collectivement gagné cinq sur internet. […] Or l’information est le deuxième motif de fréquentation d’Internet, après les services (trafic routier, météo…) et avant la banque. […] Cette contribution répondrait donc à l’intérêt commun des internautes (qui ne paieraient pas plus cher), des entreprises de presse et des fournisseurs d’accès qui ont intérêt à ce que survivent leurs fournisseurs d’informations ».

Les FAI, des vaches à lait ?

En outre, selon Nathalie Collin, les FAI auraient largement les moyens financiers de mettre la main à la poche, en estimant que le secteur sinistré de la presse engendre un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros, contre 42 milliards d’euros pour les télécoms. Et de conclure : « Ces entreprises ont un fort dynamisme et un fort taux de marge ».

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