LibertySurf réclame un accès ADSL concurrentiel

Mobilité

L’opérateur LibertySurf Télécom a porté plainte contre France Télécom. Il remet en cause les tarifs de l’offre ADSL Connect ATM, qui permet aux opérateurs de proposer une offre concurrente de celle de l’opérateur historique. Une plainte déposée au nom de l’ensemble des opérateurs privés… qui ne semble pas concerner Mangoosta, lequel propose déjà une offre concurrente, moins chère que l’ADSL par France Télécom.

L’opérateur LibertySurf Télécom, filiale de LibertySurf Group, a déposé une plainte contre France Télécom auprès de l’Autorité de régulation des télécoms (l’ART), le 17 novembre dernier. L’objet de la plainte porte sur les tarifs de l’offre « ADSL Connect ATM ». Cette offre, qui n’a rien à voir avec le dégroupage de la boucle locale attendu pour le 1er janvier prochain, permet aux opérateurs privés de commercialiser des accès ADSL auprès des fournisseurs d’accès Internet (FAI) via une connexion sur une boucle ATM fournie par l’opérateur national. Cette offre permet de conserver la maîtrise de la bande passante et, de ce fait, est indépendante de l’accès ADSL Netissimo de France Télécom. L’opérateur LibertySurf Télécom peut ainsi proposer une offre de connexion ADSL au FAI LibertySurf qui les distribuerait ensuite à sa guise à ses abonnés.

Seulement, selon Nicolas Pinton, directeur réglementation et interconnexion de LibertySurf Group, les tarifs proposés par France Télécom en avril dernier ne permettent pas d’entrer en concurrence avec l’opérateur historique. « Comme nous sommes obligés de réserver les accès par paquets de 50 et que nous estimons un taux de remplissage de 70 à 80 %, les tarifs proposés reviennent entre 400 et 500 francs mensuels HT par ligne », déclare Nicolas Pinton. Soit un coût bien supérieur aux 265 francs TTC (sans le modem) du Netissimo 1 pour une qualité équivalente. Certes, les opérateurs y gagnent la maîtrise de la bande passante et des services associés. Mais pour être concurrentiels, « les opérateurs doivent pouvoir présenter une meilleure qualité de service ou bien des prix inférieurs pour une qualité équivalente », explique Nicolas Pinton. Plus qu’une baisse des tarifs, LibertySurf demande un réaménagement de la structure tarifaire, « ce qui reviendrait à obtenir une baisse d’environ 50 % », reconnaît le directeur R&I du groupe.

LibertySurf au nom de tous les autres

Cette plainte intervient après plusieurs mois de négociations avec les associations d’opérateurs de téléphonie Aost et . Mais si France Télécom a cédé sur certains points techniques, l’opérateur a opposé un refus catégorique sur la question des tarifs. « La seule solution était l’action en justice », justifie Nicolas Pinton, « et comme il s’agit d’une affaire qui réclame un arbitrage entre opérateurs, ni l’Aost, ni l’Afopt ne pouvaient, de part leur statut d’association de loi 1901, porter plainte en leur nom propre ». C’est comme cela que LibertySurf Télécom s’est fait le porte-parole de l’ensemble des opérateurs privés. « Ça s’est décidé comme ça après discussion entre nous », justifie Nicolas Pinton. L’ART dispose d’un délai de trois mois, renouvelable une fois, pour se prononcer. Soit un avis attendu au mieux pour la mi février, au plus tard au printemps.

Alors, pas de baisse des tarifs de l’ADSL à l’horizon ? Pourtant, Mangoosta (voir édition du 10 avril 2000), un opérateur spécialisé dans l’ADSL, parvient à proposer un abonnement ADSL moins cher que les offres concurrentes, qui s’appuient sur Netissimo plus l’abonnement auprès d’un FAI (Wanadoo ou autre). Et d’autres offres « tout compris » sont attendues pour le début de l’année prochaine, dont celle de Club-Internet par exemple qui annonce pouvoir proposer un kit complet pour 990 francs plus 295 francs d’abonnement mensuel. Faire moins cher est donc déjà possible, a priori. Reste que Mangoosta n’est pas très disert sur ses modèles techniques et économiques. Les commerciaux auraient-ils réussi à négocier de meilleurs tarifs ?

Pour en savoir plus :

* Le site de LibertySurf Télécom

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* Le site de l’ARTLire aussi :

Le parcours du combattant de l’abonné ADSL