L’Icann s’éloigne de la base des internautes

Mobilité

Si l’organisme chargé de gérer les noms de domaine du Net reconnaît la nécessité d’une réforme, son bureau rejette de plus en plus l’idée d’élections démocratiques mondiales. Trop compliquées à organiser, selon un rapport rendu suite à la dernière réunion du bureau qui s’est tenue au Ghana.

Chaque usager de l’Internet devrait avoir son mot à dire mais nous refusons d’organiser les élections de leurs représentants… Grossièrement résumé, c’est le message qui émane du rapport issu de la dernière réunion que l’organisme chargé de gérer les noms de domaine a tenue à Accra au Ghana (Afrique de l’Ouest). Dans un style ampoulé qui n’a rien à envier aux avis de l’ART (Autorité de régulation des télécoms), l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) explique qu’aucune des réunions précédentes des 10 mars 2000, 16 juillet 2000 et 5 novembre 2001, consacrées à la question de la sélection des représentants du bureau, n’a abouti. Et que prendre en compte à la fois les voix des usagers grand public, des entreprises, des institutions et des Etats, s’avère trop compliqué à organiser et techniquement impossible à exploiter sans risque de fraude.

Une attitude contestable alors que de nouvelles élections publiques sont normalement programmées pour novembre prochain. En 2000, les internautes avaient « démocratiquement » élus, par vote électronique, neuf des dix-neuf membres, dont les représentants de cinq pays. C’est l’avenir de ces postes qui est remis en cause en l’absence d’élections « publiques », ainsi que la capacité de l’Icann à disposer d’une représentation démocratique. Le bureau a rejeté l’idée de prolonger leur mandat en attendant de trouver une solution.

Des représentants des gouvernements ?

A la place, il a été proposé que les membres élus pourraient être remplacés par des représentants désignés par leur gouvernement. L’Icann se garde cependant de fournir des précisions quant au mode de sélection de ces représentants. La question sera débattue au prochain rendez-vous de l’Icann, en juin prochain à Bucarest. Depuis sa création en octobre 1998, l’organisme n’a jamais réussi à résoudre ses problèmes de fonctionnement interne, notamment quant à la désignation de ses membres. Mais la voie qu’il semble prendre aujourd’hui l’éloigne un peu plus d’un choix démocratique. Une réforme, assurément. Des élections, sûrement pas.