Light Field Mapping : le rendu 3D selon Intel

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Déjà investi dans la 3D à travers un partenariat avec Macromedia, Intel présente une technologie de rendu 3D qui pourrait révolutionner la production d’images de synthèse, notamment dans l’univers des jeux vidéo. Optimisées pour l’architecture processeur du Pentium 4, les applications à base de LFM ne devraient cependant pas voir le jour avant dix-huit mois.

Alors que Final Fantasy, le premier film dit réaliste entièrement en images de synthèse, vient de sortir sur les écrans français, Intel a récemment présenté au Siggraph 2001 (à Los Angeles du 14 au 16 août) une nouvelle technologie de rendu 3D. Baptisée Light Field Mapping (LFM), cette technologie permet de générer en temps réel des textures de lumière à base de radiosité. Cette technique de simulation de l’éclairage ambiant d’une scène de synthèse – qui permet, par exemple, de générer une image de la diffraction de la lumière dans l’eau ou son reflet dans un objet en verre – est la plus réaliste mais la plus lourde à calculer. LFM s’adresse à tous les créateurs de 3D, bien sûr, mais avant tout aux concepteurs de jeux vidéo qui pourront ainsi proposer des univers toujours plus réalistes en termes d’images à travers l’interactivité de l’application. Autre point fort de LFM, ses capacités de compression des données. Associée aux méthodes de compression traditionnelles, la technologie permet ainsi d’optimiser à 400 Ko une scène originale de 30 Go. Un taux de compression de 3 660 pour 1, appréciable notamment pour la 3D en ligne. Si LFM est proposée sous forme de licence, les premières applications l’utilisant ne devraient cependant pas voir le jour avant six mois, au mieux. L’architecte du Pentium vise en fait une période de déploiement de sa technologie de dix-huit mois à deux ans. Si LFM est aussi prometteur qu’il paraît, Intel pourrait révolutionner la production d’images de synthèse.

Une technologie optimisée pour le Pentium 4

LFM n’est pas le premier développement technologique du fondeur de Santa Clara dans l’univers de la synthèse. A travers son département Recherche et Développement, l’Intel Labs, Intel développe des technologies particulièrement adaptées à ses architectures processeurs. Si on se souvient de Indeo, le codec audio/vidéo, Intel s’était déjà investi dans la 3D « légère » en développant, avec Macromedia, 3D Graphics, une technologie de rendu pour le player Shockwave (voir édition du 10 avril 2001). LFM est cette fois optimisé pour l’architecture NetBurst du Pentium 4 et son nouveau jeu d’instructions multimédias SSE 2. Commercialiser des applications optimisées pour une architecture processeur est encore le meilleur moyen de vendre les processeurs en question… Outre l’univers du jeu, Intel vise l’industrie des scanners 3D. Confortés par la capacité de LFM à rendre des objets virtuels aussi réalistes que les vrais, les chercheurs de Santa Clara travaillent au développement d’une solution complète d’acquisition, de génération et de visualisation de modèles 3D où l’intervention humaine se veut minimale. Objectif : générer de manière automatique un modèle 3D à partir d’une prise de 200 à 400 images vidéo (soit moins de 15 secondes de prise de vue). Solution dont LFM, combiné au Pentium 4, sera la clé de voûte.