L’iMac G5 à la recherche de son modèle d’exploitation

Mobilité

Une semaine après son lancement officiel, beaucoup d’interrogations restent concernant l’avenir de l’iMac G5 et ses succès de commercialisation.

Apple a très souvent conçu ses ordinateurs sans prendre en considération les attentes de ses clients. Avec l’iMac G5, à première vue, la Pomme a fait de même (voir édition du 31 août 2004). La machine a fait l’objet d’un accueil mitigé de la part des observateurs tout autant que des utilisateurs. Première réaction : l’incrédulité face au tour de force technologique réalisé par Apple. L’iMac G5 contient dans l’épaisseur d’un simple écran plat un processeur 64 bits, un disque optique (combo ou Superdrive), un disque dur allant de 80 à 250 Go, jusqu’à 2 Go de mémoire vive et toute l’électronique nécessaire.

La seconde réaction, plutôt négative, concerne le design, décevant au regard de ce à quoi la firme nous avait habitués. Il faut dire que succéder au Spartacus, au Cube (voir édition du 19 juillet 2000) ou à l’iMac G4 n’est pas une mince affaire. Esthétique à revoir, composants absents, prix trop élevés et impossibilité d’ajouter des extensions sont donc les points qui ont été soulevés. L’une des critiques les plus fortes concerne l’absence en standard du Wi-Fi (Airport) et de Bluetooth. Mais ces premières impressions n’ont-elles pas masqué le véritable objectif d’Apple, en l’occurrence étendre sa clientèle ?

Séduire les utilisateurs d’iPod

En effet, l’iMac G5 est présenté comme le grand frère de l’iPod, la machine ayant été conçue par les pères du baladeur numérique. Premier marché donc, les possesseurs d’iPod qui sont actuellement entre 3 et 4 millions, dont plus de la moitié sur PC. La stratégie de captation de ces accros de musique vers le Mac semble en train de fonctionner : aux Etats-Unis, Apple a grignoté quelques dixièmes de points de part de marché auprès du grand public sur le dernier trimestre. Selon Jean-René Cazeneuve, l’ex-DG d’Apple France, c’est « trop peu pour que s’en dégage une tendance, mais suffisamment pour qu’on pressente les débuts d’un revirement du comportement des utilisateurs d’ordinateurs vis-à-vis du Mac ». La firme tente également de séduire les adeptes du jeu vidéo en soulignant les capacités d’affichage de sa nouvelle machine, bien supérieures à celles de la génération précédente d’iMac.

Mais la Pomme entend bien générer également des ventes chez ses propres clients et chez certains switchers potentiels. Le principal effort réalisé par la firme est la possibilité de « bidouiller » dans les entrailles de l’iMac G5. Les utilisateurs pourront ainsi ajouter une carte Bluetooth ou Airport, ainsi que de la mémoire vive. D’autre part, certains composants sont modifiables, sans intervention d’Apple : le disque dur Serial ATA, la mémoire vive, le lecteur de disques optique (attention, il s’agit de modèles spécifiques)… En cas de problème, d’autre composants pourront être tout simplement remplacés, comme l’alimentation, l’écran LCD, la carte modem ou la partie médiane de l’appareil qui comprend le processeur et la carte graphique, soudés à la carte mère.

Peu encombrant et silencieux

Au final, l’iMac G5 ne dispose peut-être pas d’une esthétique parfaite mais du point de vue de la conception, il répond aux critères susceptibles d’intéresser le plus grand nombre. Derniers arguments motivant l’achat de cette machine : son prix d’entrée de gamme tout à fait correct (1 399 euros, le même niveau de prix que le tout premier iMac de 1998), son très faible encombrement ou encore son bas niveau d’émission sonore (25 dB). Apple a-t-elle enfin trouvé la formule pour vendre ? Possible, si la firme garantit des temps de livraisons courts. Elle assure qu’elle va faire de son mieux, les semaines qui viennent permettront d’en juger.