L’Information PC de VIA : un concept prometteur

Mobilité

Au fil des mois, l’Information PC cher à VIA Technologies bascule tout doucement du concept vers le concret. La présentation du Spacewalker produit par le taiwanais Shuttle en est la preuve. Petit et compact, ce PC bon marché répond aux besoins familiaux les plus courants. Si le Spacewalker a trouvé son public sur le marché asiatique, il cherche encore un partenaire sur le sol occidental. VIA y travaille.

Il est petit, compact et sa façade en chrome et métal brossé le rend plutôt agréable à regarder. Son aspect presque cubique fait inévitablement penser au défunt G4 Cube d’Apple, le prix (et le design aussi tout de même) en moins. Là où Apple affichait un tarif de luxe (autour de 15 000 francs) pour objet de luxe, le Spacewalker (ou Shuttle SV24) présenté par VIA Technologies ne devrait pas dépasser les 4 000 francs, dépourvu d’écran, de clavier, de souris et d’enceintes. Un petit prix pour un ordinateur intelligemment pourvu. Qu’on en juge : le boîtier de la taille d’une grosse boîte à chaussures (27x19x17 cm) offre deux ports USB et les connexions audio (line in et line out) en façade. Ses concepteurs lui ont même adjoint un bouton de « Reset ». A l’arrière, on retrouve deux autres ports USB aux côtés de deux connecteurs Firewire (IEEE 1394), d’une sortie S-Video et d’une autre Composite (Y/C). A cela s’ajoutent un port RJ45 pour se relier au réseau Ethernet local ou à un modem/routeur, les traditionnels connecteurs PS/2 pour clavier et souris et les ports parallèle et série (qui ont décidément la vie dure) pour imprimante et modem externe essentiellement. Sans oublier évidement la prise VGA du moniteur.

A l’intérieur du Spacewalker, on trouvera une carte mère Shuttle au format Flex-ATX (17,78×19,05 cm) équipée d’un Socket 370 et d’un chipset VIA PL133 avec moteur graphique et prise en charge des fonctions audio. Si deux bancs pour mémoires DIMM permettent d’accueillir jusqu’à 1 024 Mo de SDRam, la carte n’offre qu’un seul port PCI. Entre le modem interne et la carte son évoluée, il faudra choisir. Il manque aussi un port AGP, inexploitable au vu de la taille des cartes graphiques 3D qui auraient difficilement trouvé à se loger. Facilement accessible, le squelette du boîtier permet de loger un lecteur de CD ou DVD (format 5,25 pouces) et un floppy ou un Zip (format 3,5 pouces) en plus du disque dur. Le graveur sera donc forcément externe, à moins d’opter pour un combo.

Une demande du grand public

VIA, le concepteur de chipsets, n’est pas le constructeur du Spacewalker pour autant. Tout juste l’initiateur. « Nous le présentons parce qu’il symbolise parfaitement notre concept de l’Information PC que nous cherchons à développer », explique Christian Olivieri, directeur marketing de VIA France. Depuis plusieurs mois, les dirigeants de VIA sont convaincus qu’il existe une demande du grand public, voire des entreprises, pour un PC discret et silencieux, simple à mettre en oeuvre, répondant aux standards du moment et qui permet de faire à la fois de la bureautique, de l’Internet et de pouvoir regarder des vidéos et écouter de la musique. Si le Socket 370 peut recevoir les Celeron et Pentium III d’Intel, l’Information PC est avant tout un moyen pour VIA de vendre son processeur, le C3. Si Christian Olivieri ne s’attarde pas sur ses performances modestes, il relève « sa faible consommation, son faible dégagement de chaleur qui autorise son utilisation sans ventilateur et, surtout, son faible coût ». Gravé en 0,13 micron, le prix du C3 Ezra à 866 MHz se situe sous les 41 dollars pour mille unités (contre 143 pour le PII 866).

Construit par Shuttle à Taiwan, le Spacewalker n’a pas encore trouvé d’importateur ou d’intégrateur pour servir le marché européen et français. Et aucun accord, selon VIA, n’a à ce jour été signé. Frilosité des industriels ou morosité du marché ? En attendant que l’un d’eux se décide, VIA pourrait implémenter ses propres produits. Après avoir lancé un nouveau format de carte mère avec C3 en EGBA (voir télégramme du 7 novembre 2001), VIA pourrait se lancer, par l’intermédiaire de sa plate-forme de conception de cartes mères VPSD (voir édition du 18 octobre 2001), dans le design de boîtiers et offrir sa propre ligne d’Information PC. En attendant, il ne reste aux intéressés qu’à patienter.