Acquisition de LinkedIn : Microsoft à l’épreuve de Bruxelles et de Salesforce

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Microsoft a présenté à la Commission européenne son projet d’acquisition de LinkedIn. Salesforce fait pression pour empêcher la validation du rapprochement.

C’est la dernière ligne droite : après avoir obtenu le feu vert des autorités américaines, canadiennes et brésiliennes, Microsoft a officiellement présenté à la Commission européenne son projet d’acquisition de LinkedIn.

L’examen des fusions s’étend typiquement sur 25 jours ouvrés. Bruxelles a, selon Reuters, fixé une date butoir au 22 novembre, sachant que les travaux pourront se poursuivre aussi longtemps que des clarifications seront nécessaires.

Brad Smith se montre confiant. Le directeur juridique de Microsoft table sur une validation « d’ici à la fin de l’année ».

Il faudra néanmoins composer avec la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, qui a – entre autres – déjà mis Apple et Google devant leurs responsabilités. Et qui a reconnu, fin septembre dans le cadre d’une intervention sur la thématique du big data, que Bruxelles allait devoir s’intéresser de plus près aux fusions-acquisitions qui impliquent des données à forte valeur, y compris si les parties prenantes n’ont pas une taille et un chiffre d’affaires significatifs.

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Salesforce fait pression dans ce sens.

Le groupe américain, candidat malheureux à l’acquisition de LinkedIn*, brandit l’épouvantail antitrust. Il estime que le rapprochement du réseau social BtoB avec Microsoft porte des « risques » en matière d’innovation, d’ouverture du marché et de vie privée.

Marc Benioff, cofondateur et patron de Salesforce, craint notamment que la firme de Redmond se réserve un accès exclusif aux données associées aux 450 millions de comptes d’utilisateurs que revendique LinkedIn.

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* Le conseil d’administration a privilégié l’offre de Microsoft, intégralement en cash, à 196 dollars par action, soit 26,2 milliards de dollars. Pour Salesforce, la base de données de LinkedIn aurait constitué une mine d’or à exploiter sous l’angle du big data, entre ciblage publicitaire et marketing prédictif.

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