L’Inria veut transformer la recherche publique TIC en succès commercial

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L’institut de recherche lance une structure d’amorçage IT-Translation pour faire la jonction entre l’innovation et les opportunités de marchés.

L’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (Inria), qui s’implique fortement dans les sciences des technologies de l’information et des communications, veut contribuer à l’effort de création de jeunes pousses innovantes et accompagner le financement de leurs premiers pas.

Ce n’est pas une nouvelle activité pour l’institut de recherche, qui est à l’origine d’une centaine de start-up. L’un des plus beaux succès restant Kelkoo. Le moteur de comparaison des prix des produits, devenu une propriété de Yahoo en mars 2004 puis repris par un fonds d’investissement en novembre 2008, a développé ses services à partir d’une technologie initialement estampillée Inria.

A travers sa structure Inria-Transfert qui existe depuis 1998 (dorénavant rebaptisée Inria-Participations), l’institut de recherche gère ses participations prises dans les jeunes pousses mais aussi  les parts de souscription dans les fonds d’amorçage gérés par I-Source Gestion.

Forte de cette expérience, l’Inria est consciente de ses limites? Ses chercheurs conçoivent des solutions innovantes mais comment les transformer en termes d’opportunité business ? Avec la nouvelle structure baptisée IT-Translation, l’Inria veut justement combler cette lacune.

« Nous venons d’obtenir l’accord de principe du conseil d’administration pour sa création », explique Michel Cosnard, P-DG de l’Inria. Son statut juridique reste à définir et l’institut de recherche ne sera pas l’unique actionnaire.

L’Inria a obtenu le feu vert pour investir jusqu’à 10 millions d’euros dans IT-Translation. « Mais il faut injecter entre 20 et 40 millions d’euros pour que ce soit une structure viable », estime Michel Cosnard.

Des discussions ont été ouvertes avec la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) pour prendre une part du capital, ainsi que d’autres instituts de recherche.

Traduire des technologies en marchés

Cette nouvelle structure d’amorçage, qui devrait apparaître dans le courant de l’automne, a vocation à accompagner la création d’entreprise. Et surtout à s’assurer que le développement initial de produits et services innovants soit associé à un modèle économique pertinent. Gage de croissance de l’entreprise et de pérénnité de ses activités.

Cette structure servira de passerelles entre les chercheurs à l’origine du projet et des responsables au profil plus ancrés dans le marketing et le business ( 5 à 7 business développeurs devraient s’y impliquer). « Il faut des gens capables de traduire des technologies en marchés (…) IT-Translation a vocation à injecter des compétences dans le business développement », précise Laurent Kott, directeur général d’Inria-Transfert.

Entre 30 et 40 projets par an issus de la recherche publique dans les sciences du numérique (condition sine qua non) pourraient faire l’objet d’un examen de la part d’IT-Translation. Au bout du compte, entre 8 et 10 jeunes pousses  pourraient bénéficier d’une enveloppe d’amorçage (entre 250 000 et 350 000 euros par dossier retenu).


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