L’Insee scrute l’adoption des TIC au sein des entreprises

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Les technologies de l’information et des communications sont exploitées dans
les sociétés de toutes tailles. Mais leur intégration reste inégale.

L’accès à Internet et l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) se généralise aussi bien en France que dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’INSEE et le Centre d’études de l’emploi (CEE)*.

Deux chiffres sont particulièrement éloquents : 92% des entreprises de plus de 10 salariés ont un accès à Internet et 86% ont souscrit à un abonnement ADSL. Le débit commence à devenir conformatble pour 26% d’entre elles qui disposent d’un débit supérieur ou égal à 2Mbit/s.

Autre signe de la progression de la pénétration des TIC auprès des professionnels : près de deux entreprises sur trois disposent d’un site Web, soit 12 points de mieux en 3 ans, 53% d’un réseau local, 40% d’un intranet, 31% d’une plate-forme d’EDI (échanges de données informatiques) et 22% d’un extranet.

Plus la société grandit, plus elle recourt aux nouvelles technologies

Il semble toutefois que l’accès à ces TIC se généralisent à mesure que la taille de l’entreprise prend de l’importance : ainsi, selon l’étude INSEE/CEE, les entreprises ayant plus de 250 salariés sont équipées à 92% d’un site Web, 88% d’un réseau d’entreprise et 86% d’un intranet. Ces pourcentages atteignent respectivement 54%, 41% et 27% sur le segment des sociétés de 10 à 20 employés. En outre, 56% des grandes entreprises ont adopté un progiciel de gestion intégrée (PGI).

Les auteurs de l’étude attribuent ces différences aux besoins inhérents à la taille d’une société, bien différents d’un palier à un autre. On peut remarquer un seuil de ressource humaine au delà duquel un outil informatique est systématiquement présent au sein d’une structure : 500 salariés pour un site Web, 700 pour un réseau local et 1000 pour un EDI ou un extranet. L’étude insiste toutefois sur le cas des filiales de grands groupes dont les besoins et les ressources semblent se consolider, comme partie d’un tout. Ainsi, 63% des petites entreprises filiales disposent d’un réseau local, contre 36% chez les indépendantes.

Le secteur d’activité est quant à lui moins discriminant, même si certains semblent mieux équipés (la finance, l’énergie et les activités informatiques) et d’autres plus réfractaires (les hôtels et restaurants, les industries agricoles et alimentaires, ainsi que la construction).

L’EDI domine encore les échanges commerciaux

Si la tendance est à la hausse, l’étude semble montrer que l’intégration des TIC dans la vente et l’achat de biens ou de services reste marginale. La part d’entreprises de plus de 10 salariés vendant leurs produits et services de façon électronique atteint 21%, dont 16% via Internet, 7% par le biais d’un EDI et 2% via les deux canaux.

Cependant, l’EDI représente une part du chiffre d’affaires plus importante : en 2005, 13,1% des ventes sont réalisées sur EDI, contre 3,9% sur Internet. Même chose en termes d’achat : si 25,5% des sociétés achètent sur Internet, contre 5,6% sur EDI, ce dernier cumule 15,9% du chiffre d’affaires global contre 5,3% pour le Web.

Une nouvelle approche marché adoptée par l’Insee
L’enquête sur les Changements organisationnels et les technologies de l’information et de la communication de 2006 (COI-TIC) résulte de la fusion de l’enquête TIC aux normes européennes et du volet « entreprises » de l’enquête COI. Celle-ci décrit l’organisation interne, l’informatisation et le travail dans les entreprises. Un échantillon de 17 000 entreprises de 10 salariés et plus couvrant quasiment tous les secteurs marchands a été interrogé début 2006. Cette enquête a été menée en partenariat entre l’Insee, le ministère chargé de l’Agriculture, le ministère chargé de l’Équipement et des Transports, le ministère de l’Industrie et le Centre d’études de l’emploi (CEE).