Linus Torvalds se prononce contre le brevet logiciel

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Relativement silencieux sur la question des brevets logiciels en Europe, le créateur de Linux et son compère Alan Cox ont adressé une lettre au Parlement européen quelques jours avant le vote de la directive sur le brevets logiciels.

A l’heure où le Parlement européen examine le projet de directive sur la « brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur », qui doit être votée le 24 septembre 2003 à Strasbourg, Linus Torvalds (qu’on ne présente plus) et Alan Cox, l’un des principaux développeurs du noyau Linux, se sont fendus d’une lettre adressée à Pat Cox, le président du Parlement européen. On s’en doute, les deux gourous de Linux affichent leur franche opposition à la brevetabilité des logiciels.

« L’expérience américaine montre que, contrairement aux brevets traditionnels, les brevets logiciels n’encouragent pas l’innovation et la recherche et développement, au contraire », écrivent-ils dans leur lettre. « En particulier, ils touchent les petites et moyennes entreprises et généralement les nouveaux entrants sur le marché. » Bref, les deux experts du logiciel libre reprennent, sans citer d’exemple, les arguments des opposants aux brevets logiciels.

Une menace pour le développement de Linux « Les standards ne devraient jamais être brevetables ! Aussi, les brevets ne devraient jamais être exploités comme moyens d’empêcher la publication d’information », poursuivent-ils, avant d’en venir au sujet qui les préoccupe particulièrement : Linux. « Les brevets logiciels sont aussi l’ultime menace au développement de Linux et des logiciels libres. » Cependant, conscients que la directive a de toute façon plus de chances d’être adoptée que rejetée, les deux développeurs recommandent (demandent ?) le vote d’un amendement qui « clarifie les limites de la brevetabilité afin que les programmes, algorithmes et méthodes commerciales ne soient pas brevetés comme tels ; s’assurer que les brevets ne servent pas de manière abusive à empêcher la compétition technique en interdisant l’interopérabilité des produits concurrents ; et s’assurer que les brevets ne soient pas utilisés pour interdire la publication d’information. » La lettre étant datée du 21 septembre 2003, il serait étonnant que les propos des deux hommes influent sur l’adoption de la directive.