Linux a de l’avenir sur Mac

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Sur le site d’IBM consacré aux développeurs, cinq articles brossent un tableau pratique de l’utilisation de Linux sur processeurs PowerPC. Alors même que le système libre pourrait être à l’étude chez Apple.

Lentement mais sûrement, le site DeveloperWorks d’IBM se dote de toutes les ressources nécessaires à l’utilisation de Linux sur PowerPC. Une idée surprenante quand on sait que Linux est essentiellement utilisé comme alternative à Windows sur des machines dotées de l’architecture X86. Mais l’adoption du système d’exploitation libre sur d’autres plates-formes est aussi un moyen de diffuser sa philosophie et ses technologies. Le chercheur indépendant David Mertz, spécialiste du développement sur processeurs Power (la branche industrielle des PowerPC utilisés dans les Mac) fait le point sur les raisons pour lesquelles un programmeur pourrait désirer travailler sur Mac. « Pour de nombreux utilisateurs de Linux, la meilleure raison d’acheter une machine PowerPC tient à la gamme d’Apple, des machines bien conçues et aux tarifs raisonnables. C’est vrai, le G4 ne résiste pas à des machines de même prix en termes de puissance de processeurs. Mais Apple fabrique certains des meilleurs portables tant du point de vue de l’ergonomie que de l’esthétique, de la durée de vie des batteries ou du poids. Dans le haut de gamme, le G5 est comparable en vitesse au plus rapide des systèmes x86. » Et de préciser que côté prix, les développeurs seront surpris de constater que le haut de gamme d’Apple est moins cher que les PC à configuration équivalente. Les constatations de David Mertz semblent avoir reçu un écho favorable dans la communauté Linux, avant même que l’auteur ne les publie (voir édition du 15 janvier 2002). La communauté linuxienne s’est déjà penchée sur l’adoption du Mac, et tout particulièrement du PowerBook, tandis que l’iBook bénéficie lui aussi de remarques positives depuis début 2002.

Les avantages d’un Linux sur Mac

Reste la question principale : pourquoi faire tourner Linux sur un Mac, alors que les machines disposent déjà de leur propre Unix, Mac OS X ? D’abord pour ressusciter de vieux Mac ne disposant pas d’assez de puissance pour le système d’Apple ; ensuite, pour harmoniser un parc de machines hétérogènes ; enfin, pour des raisons techniques permettant de mieux utiliser les outils disponibles dans le monde Linux. Dernier avantage : la possibilité de faire tourner Mac-On-Linux, un logiciel qui permet de faire fonctionner Mac OS en émulation ! L’une des meilleures distribution de Linux, Yellow Dog, est déjà proposée avec cette application depuis des années (voir édition du 3 mai 2001). Si Panther n’est pas supporté, la version 10.2.4 de Jaguar fonctionne ! Et le site d’IBM ne s’arrête pas à ces quelques constatations : la firme propose toutes les ressources nécessaires pour s’emparer de la programmation de ces puces RISC. Assembleur, portage d’applications IA32 sous Linux PPC ou encore portage d’applications Intel en Linux PPC 64 bits. La profusion d’explications apparaît alors qu’IBM déploie sa stratégie autour des ses gammes de processeurs (voir édition du 30 janvier 2004). Chez Apple aussi, Linux ne serait pas en reste : si l’on en croit Macosrumors, la firme pourrait encourager le rapprochement de Mac OS X et de Linux afin de donner encore plus d’impact à la prochaine version du système d’exploitation de la Pomme, Mac OS X 10.4. Apple pourrait même aller jusqu’à porter quelques-unes de ses applications sous Linux : Macosrumors parle de Xcode, Rendezvous, QuickTime, iTunes ou même iChat. Une démarche qui, si elle s’avérait, augmenterait le pouvoir d’attraction d’Apple auprès des contestataires de Windows.