Linux pas rentable pour les parcs de PC

Cloud

Si Linux s’est incontestablement imposé en entreprise au niveau des serveurs, pour des raisons de coût notamment, son succès sur les PC de bureau est loin d’être acquis. D’après Gartner, l’avantage économique sur Windows est faible.

Mauvaise semaine pour Linux : après la publication d’une étude du Forrester Research, certes commandée par Microsoft, montrant qu’une infrastructure couplant Linux et serveur d’applications J2EE dans le cadre d’un portail d’entreprise s’avère plus coûteuse à la longue qu’une solution 100 % Microsoft, c’est au tour du cabinet d’études Gartner Group, lequel n’a pourtant pas la réputation d’être tendre vis-à-vis de l’éditeur, de critiquer le système d’exploitation Open source, cette fois-ci en tant qu’alternative à Windows sur les PC de bureau. Dans une étude intitulée Linux on the Desktop : The Whole Story, Gartner soutient en effet que, à l’inverse de ce qu’on observe à propos des serveurs, installer Linux sur les postes de travail en remplacement de Windows ne représente pas pour les entreprises un moyen efficace de réduire leurs coûts. Voilà comment David Smith, un des auteurs de l’étude, argumente cette position : « Beaucoup de serveurs sont dédiés à une seule application ; dans bien des cas, il a été relativement facile pour les entreprises de remplacer des serveurs spécifiques, comme un serveur Web et d’installer Linux. La situation est en revanche toute autre dans le contexte d’une utilisation de Linux sur le PC. Les utilisateurs professionnels de PC exécutent en effet diverses combinaisons d’applications. Dans ce cas, les coûts de migration seront bien plus élevés, car toutes les applications sous Windows devront être remplacées ou réécrites. »

Analyser le TCO

Au final, il n’y a, toujours selon le Gartner, que quelques situations pour lesquelles la migration d’un parc de PC sous Linux se justifie : c’est lorsque peu d’applications sont utilisées, pour réaliser des opérations simples comme la saisie de données, ou encore dans le cadre d’un centre d’appels. Mais dans tous les cas de figure, toute décision de migrer doit être conditionnée par le calcul du TCO (total cost of ownership, coût total de possession) actuel et celui obtenu dans l’hypothèse où la migration est réalisée. La part du coût du PC et du système d’exploitation ne représente le plus souvent que de l’ordre de 20 ou 30 % du TCO, rappelle Gartner, la plus grande part étant dévolue à l’exploitation du parc, la formation des utilisateurs ou encore les interventions de prestataires externes. Il convient également de calculer le TCO après mise à jour de Windows. Le TCO d’un parc sous Windows 95 est en effet plus coûteux que sous Windows 2000 ou XP.