Linux prêt pour les entreprises mais pas pour les économies

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Linux sur les ordinateurs de bureau ? Oui, ça fonctionne, admet Gary Barnett, directeur de recherche pour un cabinet d’expertise. Mais l’OS libre ne génère pas les économies promises, selon lui. Linux est-il condamné à se cantonner aux serveurs ? La question reste ouverte.

Consultants et spécialistes ne partagent pas toujours le même point de vue, c’est bien connu. Et Linux est un sujet de prédilection en matière d’avis contraires, notamment sur l’intérêt de l’usage d’applications Open source sur les postes de travail. Alors qu’en début de semaine, le consultant Rob Valliere affirmait que « Red Hat 7.1 peut être utilisé pour remplacer Windows 2000 » (voir édition du 24 septembre 2001), Gary Barnett, directeur de recherche du cabinet d’expertise Ovum, pense le contraire. En termes d’économie, en tout cas. Le débat est ouvert.

Le système d’exploitation Open source a aujourd’hui l’opportunité de s’installer dans les entreprises, sortant ainsi des mains des génies de l’informatique où il s’est développé ces dix dernières années, mais ces avantages économiques souvent mis en avant ne sont pas aussi certains qu’ils n’y paraissent. Gary Barnett remarque que Linux est apparu sur les bureaux ces six derniers mois, et qu’IBM comme HP ont déclaré vouloir accorder à l’OS une part majeure de leur stratégie. Ainsi, si les codeurs occupent toujours un rôle clé dans le développement de Linux, ce sont maintenant les grands acteurs industriels qui injectent des millions de dollars pour en faire un produit fini destiné aux entreprises.

Idéal pour un serveur Apache

Le directeur de recherche estime que l’adaptation principale reste l’exploitation des serveurs Apache. « De toute évidence, cela fonctionne comme indiqué sur la boîte », dit-il, « et les évolutions successives ont toutes suivi la bonne direction ». Mais il prévient que les applications bureautiques ne représentent pas encore une réelle alternative. « Pourquoi abandonner MS Office pour StarOffice ? », s’interroge-t-il. Pour lui, les avantages économiques ne sont pas probants. « Les clients n’achètent pas un système d’exploitation seul, ils l’achètent en fonction d’une solution globale. Si vous dépensez des millions sur un déploiement ASP, le coût de l’OS est insignifiant. »

Gary Barnett conclut que Linux est destiné à se cantonner aux serveurs. « C’est une délicate variante à Unix », estime-t-il. Au bout du compte, Linux réussira là où l’Open Group a échoué pendant 20 ans, en consolidant le marché de l’Unix. Un avertissement aux revendeurs de matériel qui, en affinant une stratégie Linux, risquent de rester sur le bord de la route.