Linux : Xandros a racheté Linspire… en toute discrétion

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Si l’acquisition fait sens en termes économiques et technologiques, elle ne convainc pas l’ancien dirigeant de Linspire, Kevin Karmony.

Xandros, l’éditeur de solutions Linux, vient d’annoncer le rachat de son concurrent Linspire pour un montant non dévoilé. Reconnu pour ses passerelles vers l’environnement Windows et les applications commerciales propriétaires en général, Xandros fournit des solutions pour serveurs comme pour ordinateurs de bureau aux PME et grandes entreprises. Une de ses distributions libres équipe notamment le netbook EEE PC d’Asus.

Fondé et présidé par l’entreprenant Michael Robertson (MP3.com, Ajax13, MP3tunes, SIPPhone, Reef…), Linspire développe également des solutions Linux orientées desktop, pour les individus comme les entreprises. Ses solutions Linspire et le projet open source Freespire s’accompagnent de la technologie CNR de gestion en un clic des mises à jour système et d’installation d’applications.

C’est cette technologie qui semble avoir particulièrement intéressé Xandros. « La technologie CNR de Linspire accélérera l’expansion de Xandros en matière d’applications et encouragera le développement de contenus critiques pour faciliter l’adoption de Linux« , déclare le dirigeant de Xandros, Andreas Typaldos, dans le communiqué. L’opération n’en souligne pas moins « la saine et nécessaire consolidation [de l’environnement industriel de Linux] qui donnera aux entreprises les moyens de mettre en oeuvre de nouvelles initiatives afin que Linux touche plus d’utilisateurs« , estime de son côté Michael Robertson.

Ce qui semble moins sain, en revanche, c’est la façon dont la transaction s’est opérée entre les deux entités. Celle-ci a eu lieu en toute discrétion le 19 juin. Et Xandros ne communique sur l’événement qu’après que Kevin Carmony, l’ancien directeur général de Linspire, ne se soit fendu d’un message assassin sur son blog.

Michael Robertson accusé d’avoir piqué dans la caisse

« A sa manière typique, Michael Robertson a, une fois de plus, complètement négligé l’avis des quelques 100 actionnaires de Linspire en signant l’affaire sans organiser d’assemblée générale« , écrit l’ancien dirigeant. Certes, la loi du Delaware permet ce type de transaction. Mais la méthode employée par Michael Robertson reste en travers de la gorge de Kevin Carmony qui semble avoir été informé de l’opération comme un simple actionnaire (il est vrai qu’il avait quitté la société un an auparavant), floué qui plus est.

Et d’enfoncer le clou en n’hésitant pas à taper sur la gestion désastreuse du fondateur de Linspire qu’il va même jusqu’à accuser d’avoir « vidé l’entreprise de sa trésorerie et ses ressources […] pour lui-même, sa famille et ses autres compagnies laissant les actionnaires minoritaires sans un sous« . Pour finir, Kevin Carmony s’interroge sur l’avenir des clients de Linspire et sous-entend que la question se réglera au tribunal. Ambiance.