L’iPod au centre de toutes les folies !

Mobilité

Très tendance, le petit lecteur MP3 d’Apple. Après avoir été choisi comme porte-étendard de la culture new-yorkaise, il devient le symbole d’une nouvelle forme de sociabilité.

Va-t-il être possible de vivre sans iPod ? La question se pose depuis que le baladeur est devenu le nec plus ultra des New-Yorkais. Témoin, l’article intitulé « Les choses que l’on doit faire avant de se considérer comme un véritable New-Yorkais » du magazine Time Out de la semaine du 18 novembre, ainsi que le rapporte MacBidouille. Il pose la question : « Que doit-on faire pour appartenir à cette clique élitiste ? Nous avons quelques idées ». La première d’entre elles, explicitement illustrée par une photo : utiliser l’iPod. Un vrai signe de reconnaissance. Il sert aussi, dans une banlieue opulente du New Jersey, à faire connaissance et bavarder avec des gens. Il s’agit de partager avec quelqu’un ce qu’on écoute pendant une trentaine de secondes, en empruntant sa prise casque. Et ce, même dans la rue avec des inconnus ! La pratique porte déjà un nom : « Jack sharing » (le partage de prise). Lors d’un entretien avec Wired, Steve Crandall, directeur technique d’une entreprise d’accompagnement dans l’innovation, assure que depuis qu’il est passé à l’iPod, il découvre et achète des morceaux qu’il ne connaissait pas : « C’est très bizarre. C’est presque comme si vous deveniez un DJ pour une autre personne. C’est très gratifiant de voir quelqu’un danser au son d’une musique inconnue que vous avez dénichée. »Un iPod dédié aux DJ ?

Les DJ, justement ! Le petit lecteur musical est peu à peu devenu leur coqueluche (voir édition du 23 octobre 2002). Sur les forums, les plus enthousiastes s’interrogent sur les fonctions que pourrait apporter une version spéciale DJ de l’iPod : le scratch, la modification du rythme ou de la vitesse du morceau… L’auteur du blog Parenthetical souligne à quel point le baladeur ensoleille sa journée et va jusqu’à en parler comme un vrai DJ, petit ami de poche : « Je sors le chien particulièrement tôt en ce moment. L’iPod me rend cette corvée supportable. Je l’utilise toujours avec la fonction de lecture aléatoire sur toute ma discothèque. Certains jours, l’iPod décide de me faire commencer la journée comme si je prenais une douche froide. Mais vous seriez surpris du nombre de fois où il fait montre d’un sens de la nuance, de discrétion ou de sensibilité. »

En France, la tendance semble suivre. A entendre Christophe, utilisateur d’un PC sous Windows XP, il n’est pas difficile de comprendre cette addiction naissante. « Depuis que je l’ai téléchargé, je n’utilise plus qu’iTunes pour gérer et écouter ma musique », nous confie cet utilisateur. Son ordinateur, une énorme tour bleue illuminée par des diodes clignotantes, ne semble s’arrêter que quelques heures par nuit. Le reste du temps, Christophe « rippe » ses CD audio. Traduction pour les néophytes : il extrait les morceaux du CD audio sur les disques durs de sa machine. Son frère Philippe, qui utilise aussi un PC dans une pièce adjacente, surenchérit : « Grâce à la fonction de partage de la musique, je ne stocke plus rien sur mon ordinateur. J’écoute directement les titres sur le disque dur de Christophe grâce au petit réseau local que nous avons monté. Quant à mon PC, il fait office en quelque sorte de chaîne stéréo. » Nouvelles technologies, nouveaux usages… Et Christophe d’ajouter : « Il ne me manque plus qu’un iPod. » Et voilà : la boucle est bouclée. Il faut dire qu’iTunes est paramétré pour extraire les morceaux au format AAC, utile pour l’instant uniquement sur l’iPod. A terme, les européens vont-ils devenir, comme les New-Yorkais, des inconditionnels de la boîte blanche ?