L’iPod, levier de croissance pour Apple ?

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Le lecteur de MP3 présenté le 23 octobre par la firme de Cupertino présente un nombre significatif d’avancées technologiques par rapport aux mêmes produits déjà présents sur le marché. Mais sa niche est étroite : 7 millions de Mac sont équipés de la prise FireWire. La Pomme espère que la combinaison de ce produit avec ses ordinateurs et ses technologies fera pencher pour l’achat de ses machines. iPod s’avère un premier argument de poids.

Pour la première fois depuis cinq ans, Apple se relance dans les périphériques. Et pas n’importe comment (voir édition du 23 octobre 2001) ! Le premier périphérique proposé a la taille d’un téléphone cellulaire, demande dix minutes pour charger 1 000 chansons (moins d’une seconde par titre) sur son disque dur de 5 Go, permet la gestion des listes de lecture grâce à iTunes 2, dispose de 10 heures d’autonomie, se recharge par le biais du port FireWire, est équipé d’un affichage rétro-éclairé par lumière blanche, pèse 185 grammes et s’utilise par le biais d’une interface simple… Un nombre d’atout non négligeable malgré une taille lilliputienne due au peu d’espace pris par le disque dur, qui alourdit toutefois la facture ! Petit plus, on peut également l’utiliser comme disque dur externe.

Afin de préserver l’autonomie, sachant qu’un disque dur consomme généralement beaucoup d’énergie, l’appareil embarque également 32 Mo de mémoire vive pour limiter au maximum le temps de fonctionnement de l’unité de stockage ! Les titres sont chargés en mémoire en un instant et le disque dur s’arrête. Dans le même temps, cette parade permet d’annoncer près de 20 minutes écoutables sans saut dans la lecture des morceaux. Une fonctionnalité difficile à trouver sur la plupart des autres lecteurs MP3 équipés de disque dur, comme le Nomad Jukebox de Creative Labs pourtant doté d’un disque de 6 Go (voir édition du 6 avril 2001). Autre astuce, la liaison à l’ordinateur, nécessairement un Mac pour le moment, se fait par le biais d’un câble FireWire de 2 mètres. Celui-ci à deux fonctions : fournir une liaison à la fois en énergie et en données. Résultat ? L’iPod se recharge en électricité en même temps qu’il se synchronise avec la bibliothèque de musique chargée sur le Mac. Le tout à 400 Mbits/s, un taux de transfert permettant de charger en moyenne, une chanson par seconde sur le petit appareil. Enfin, pour éviter d’affoler les grandes compagnies éditrices de musique, l’iPod est équipé d’un système ne l’autorisant à répliquer la musique que vers une seule machine : celle de l’utilisateur. Les Majors ne se sont pas encore prononcées sur cette solution.

Rien que pour le Mac

A qui s’adresse donc la petite machine ? Uniquement aux utilisateurs de Mac : il est nécessaire de disposer d’iTunes dans sa version 2 pour gérer l’utilisation d’iPod. Et celle-ci n’est disponible que sur Mac OS 9.x et X v.10.1. Mais tous les utilisateurs de Mac n’y ont pas droit : seul un tiers du marché d’Apple est en mesure de l’utiliser, car « seulement » 7 millions de machines équipées de la prise FireWire ont été vendues. En tablant sur une part de marché de 5 % des Mac équipés, il pourrait contribuer jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires d’Apple pour le prochain trimestre. Et encore faudra-t-il convaincre ces clients de dépenser les quelque 435 euros (près de 2 900 francs) que coûte l’engin. Un prix deux fois supérieur au prix moyen du marché (le Nomad JukeBox coûte près des deux tiers du prix du lecteur d’Apple) ! Un tarif justifié par Apple par le paquet de technologies embarquées pour un poids coupé au moins par deux (le Nomad JukeBox pèse près de 400 grammes). La question reste de savoir si ce bel et chic appareil sera capable d’inciter certains à s’équiper d’un Mac…