L’Itanium fait ses premiers pas

Mobilité

Intel a commencé à livrer des prototypes de PC équipés de son futur processeur Itanium. Plusieurs milliers devraient être diffusés auprès des constructeurs et des éditeurs.

Plusieurs milliers d’échantillons de processeurs Itanium sont sortis des lignes de fabrication d’Intel. Le fabricant peut désormais convaincre l’industrie, preuve à l’appui, des atouts que présentent sa nouvelle puce. Les programmeurs devaient se contenter d’utiliser des logiciels simulant le fonctionnement de l’Itanium. Ils auront désormais un outil à la hauteur de leurs besoins, en attendant la commercialisation effective de l’Itanium prévue pour le milieu de l’année prochaine. La puce sera destinée, dans un premiers temps, aux gros serveurs de données.

L’Itanium n’est pas un processeur comme les autres pour Intel. Il marque la fin d’une longue histoire dont le fil conducteur aura été le fameux ensemble d’instructions baptisé x86, qui fixe les règles de fonctionnement des processeurs de la totalité des PC de l’industrie. Devant les contraintes de plus en plus difficile à contenir, Intel s’était rapproché de Hewlett-packard pour mettre au point un nouveau jeu d’instructions, le IA-64.

L’Itanium, longtemps connu sous son nom de code Merced, est le premier d’une nouvelle lignée de processeurs que prépare Intel. Les processeurs s’appuient sur des instructions longues de 64 bits, le double de celles des puces x86. Revers de la médaille, les logiciels devront entièrement être réécrits pour tirer parti de la puissance de la puce. Un système de compatibilité a été intégré, qui permet à l’Itanium d’exécuter les logiciels actuels au détriment de la performance.

Le défi est important pour Intel. Faute de logiciels adhoc, sa puce pourrait connaître un échec. Microsoft n’a pas encore terminé l’adaptation de ses deux versions de Windows, et même Windows 2000, annoncé pour le début de l’année prochaine, fonctionnera encore en 32 bits. Apple avait connu une période de transition analogue, alors qu’il remplaçait les processeurs de la série 680×0 de Motorola par les PowerPC. L’émulateur logiciel livré avec ces derniers pour assurer la compatibilité avec les puces précédentes handicapait sérieusement les performances des Macintosh. La solution matérielle retenue par Intel devrait rendre le problème moins gênant.