Logiciel libre : Iliad/Free sous la menace d’une plainte pour violation de droits d’auteur

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Face au refus de redistribuer les sources des applications intégrées dans la Freebox, des développeurs menacent de poursuivre Iliad en justice.

Pourtant, le conflit remonte à quelques années. A 2003 précisément, selon notre interlocuteur. A l’époque, les développeurs entrent informellement en contact avec Free sur la question de la redistribution des sources de la Freebox. Très vite, le service juridique interdit les discussions sur ce sujet sensible.

Soutenues par la branche française de la Free Software Foundation (FSF), des actions plus formelles sont entreprises entre les deux parties :  d’un côté, Xavier Niel, en tant que fondateur, Vice-président du conseil d’administration et actionnaire principal du groupe, Rani Assaf, le directeur technique d’Iliad, et, de l’autre Loïc Dachary, membre de la FSF France. Xavier Niel aurait alors donné son accord de principe sur la redistribution des sources. Mais dans les faits, la situation n’évolue pas.

Fin 2006, le ton est monté entre Xavier Niel et Loïc Dachary qui a porté le débat sur la place publique. Lassé d’attendre, les développeurs décident aujourd’hui d’agir.

Free accusé, Iliad visé

Leur démarche pose cependant un certain nombre de questions face à une société côté en Bourse quand on sait le poids que ce genre d’action peut avoir sur la cotation de l’entreprise. A commencer par le choix de la cible. Dans sa communication, la campagne vise bien la société Iliad et non sa filiale Free qui distribue les Freebox. « Je ne saurais pas vous répondre sur ce point précis mais je suppose que ce n’est pas fait au hasard« , justifie Xavier Antoviaque.

D’autre part, le conflit possible d’intérêt du porte-parole avec la concurrence. Xavier Antoviaque travaille en effet pour Neuf Cegetel. « Pas comme salarié mais en tant que consultant sur un projet précis.« , argumente l’intéressé qui s’empresse de dégager la responsabilité de l’opérateur. « Neuf Cegetel est plus embarrassé que moi, et craint que cette affaire ne pollue la communication avec Free. »

Xavier Antoviaque dirige par ailleurs sa propre société, Flouzo.net, dédié à l’organisation de campagnes en ligne. Dans ce cadre, Flouzo organise une une campagne de donations pour couvrir les frais de procédure judiciaire. « Il s’agit pour ces auteurs d’un ‘défi à part entière’« , souligne le communiqué de la campagne. La facture s’élève déjà à 25 000 euros. Avant poursuites.