L’open source progresse dans les administrations françaises

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Le cabinet d’études Markess International estime que l’administration consacrera 9% de son budget informatique à l’open source en 2006.

Dans une récente étude intitulée « L’Administration Française et l’Open Source, 2006-2008 » et menée à partir de l’analyse des projets de 135 administrations ayant recours à l’open source et aux logiciels libres, la société d’études et de conseil Markess International estime que l’administration française consacrera 9% de son budget informatique à l’open source en 2006, contre 6% en 2005. Ce budget englobe les développements et les plate-formes, « charges de personnel incluses ». Le marché des services informatiques liés à l’open source dans l’administration est lui estimé à 900 millions d’euros en 2006 – soit 15% de l’ensemble du marché des services IT liés à l’administration française et il devrait croître à un rythme supérieur à 12% par an dans les deux prochaines années.

Selon le cabinet, et comme en témoigne l’octroi récent d’un contrat d’un montant de 15 à 40 millions d’euros à un groupement open source (voir édition du 1er février 2006), les projets à composante open source se diffusent progressivement auprès de cibles plus larges, avec notamment l’apparition de projets interministériels. Cette diffusion de l’open source et des logiciels libres est particulièrement importante dans l’administration centrale, avec 14% du budget informatique de ces institutions qui sera consacré à ces technologies en 2006 (contre 10% en 2005). En revanche, la part du budget informatique alloué à l’open source reste stable dans les établissements publics indépendants (caisses d’assurance maladie?), à 12%, et elle est « en deçà de la moyenne » dans l’administration locale, à 7%. Bien qu’en forte progression, elle reste également faible dans les conseils régionaux et généraux, à 7% là aussi (contre 4% en 2005).

La demande est tirée par le domaine applicatif

Par domaine informatique, ce sont les applicatifs (dont les environnements bureautiques, les outils de gestion de contenus ou les bases de données) qui « pousseront le plus la dynamique open source dans l’administration française », d’après Markess.

De telles applications sont déjà présentes dans 81% des administrations interrogées. Viennent ensuite les solutions serveurs, pour 79% d’entre elles, suivies des outils liés aux réseaux et à la sécurité (comme les pare-feux ou les solutions d’identification?) pour 54% des administrations. Enfin, 46% des administrations ont recours à des outils d’ingénierie et de développement en open source (dont des langages de développement).

D’après cette étude, le système d’exploitation Linux est en tête du palmarès des logiciels libres les plus utilisés dans l’administration française. Il est installé dans 76% des administrations ayant recours à l‘open source, suivi de près par MySQL (dans 73% de cette même population), par OpenOffice (dans 65% des cas), et par l’outil de gestion de contenus SPIP (23%).

Markess justifie la progression de l’open source par plusieurs facteurs, dont les contraintes budgétaires, la mutualisation, le souci d’indépendance vis-à-vis des éditeurs et une meilleure interopérabilité entre les applications. Le cabinet souligne néanmoins plusieurs facteurs qui pourrait nuire à son développement, parmi lesquels une certaine « immaturité de l’offre de services proposée par des sociétés externes », un « manque de support adapté » ou des « compétences insuffisantes en interne ».