LOPPSI 2 : le filtrage du Net provoque des remous

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Le projet de loi LOPPSI 2, comprenant un volet cyber-criminalité, a été adopté par l’Assemblée nationale en première lecture. Le dispositif de filtrage du Net au nom de la lutte pédo-pornographique provoque des polémiques.

ASIC : « soutien aux efforts pour lutter contre la cyber-criminalité…« 

Le ton est donné. « L’ASIC soutient les efforts du législateur dans ce domaine et rappelle que la confiance des internautes est un élément essentiel du développement de l’économie numérique en France » , indique l’Association des Services Internet Communautaires.

Elle se réjouit « de la précaution adoptée par l’Assemblée Nationale qui prévoit désormais un recours au juge avant de décider de mesures de filtrage d’une liste noire de sites mais regrette la formulation de certaines autres mesures et espère que les sénateurs amélioreront le texte. »

Concernant le filtrage des contenus prévu par la loi, « l’ASIC souhaite d’abord rappeler que le retrait des contenus auprès des hébergeurs demeure la seule solution réellement efficace […] Les dispositifs de blocage par l’accès sont contournables. »

L’association appelle les sénateurs à modifier le texte de façon plus proportionnée. « Une telle mesure constitue un risque de porter atteinte au principe essentiel de neutralité des réseaux. Un dispositif de blocage doit bien être considéré comme exceptionnel […]. »

Quadrature du Net : « Instrumentalisation »

Dans un communiqué, Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net, se montre virulent. « La protection de l’enfance est honteusement instrumentalisée par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux pour mettre en place un dispositif ouvrant la porte à d’importantes censures collatérales et aux pires dérives », déclare-t-il.

« Après l’HADOPI, la LOPPSI : la machine sécuritaire gouvernementale se met peu à peu en place pour tenter de contrôler Internet, au mépris des libertés », poursuit Jérémie Zimmermann.

Selon l’organisation de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet, l’efficacité du dispositif de filtrage ne peut être prouvée.

Et le gouvernement refuse de prendre en compte le fait que le surfiltrage – c’est à dire le « filtrage collatéral » de sites innocents – est absolument inévitable.

UFC – Que Choisir : « Manque de concertation »

Contactée par ITespresso.fr, l’UFC-Que Choisir s’inquiète que « du fait que le filtrage ait été adopté, ce qui constitue une atteinte majeure à la neutralité d’Internet, sans qu’il est eu un vrai débat sur l’efficacité et de la faisabilité d’un tel dispositif ».

L’association de défense des consommateurs constate, qu’après Hadopi, « les élus persistent à voter des dispositions potentiellement liberticides sans l’appuie d’aucune étude et/ou expertise ».

Avant d’ajouter que : « alors même que des expériences menées en Allemagne ont montré l’inefficacité des ces outils dans la lutte contre la pédo-pornographie, objectif visé par le projet de loi LOPPSI ».

Et conclut : « Nous craignons une instrumentalisation d’un sujet grave qui aurait pour objectif de porter un nouveau coup à Internet qui est aujourd’hui attaqué d’une manière excessive et caricaturale. »

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