LoRa : le pari de Bouygues Telecom dans l’IoT

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Bouygues Telecom a choisi d’exploiter la technologie LoRa pour opérer son réseau orienté sur l’Internet des objets. Comment va se passer la mise en place ?

Bouygues Telecom a fait son choix pour monter en puissance dans l’Internet des objets.

L’opérateur réaffirme ses ambitions autour de la technologie LoRa (Long Range), portée par l’alliance du même nom*.

Multifréquence, le protocole permet une liaison bidirectionnelle entre un objet et le réseau de collecte, sur plusieurs kilomètres de distance, avec une faible consommation énergétique. Il peut s’appuyer sur des fréquences basses – et libres de licences – pour s’affranchir des obstacles et pénétrer dans les bâtiments, y compris en sous-sol, tout en couvrant les objets en mouvement.

A cela s’ajoute « une localisation à bas coût grâce à la triangulation », comme l’explique Patrick Sevian, P-DG de Sagemcom, membre de l’alliance LoRa et fournisseur de coeur de réseau pour Bouygues Telecom. Une pique lancée à la concurrence et en particulier au Toulousain Sigfox, qui embarque un équipement GPS « plus cher et plus difficile à stabiliser ».

P-DG de Bouygues Telecom, Olivier Roussat a convié Geoff Mulligan (chairman de l’alliance LoRa), pour faire un point sur la stratégie de déploiement et dévoiler les premier clients.

La mise en place se fera par adjonction au réseau existant. Ce qui devrait coûter quelques dizaines de millions d’euros, à comparer aux 10 milliards nécessaires pour construire une infrastructure mobile GSM.

Il est question de couvrir une première vague de 500 communes d’ici à la fin de l’année, puis d’accélérer la cadence en 2016. Pour l’heure, on ne parle pas de mutualisation (Orange a aussi choisi LoRa pour son réseau orienté IoT).

Quels usages concrets ? Dans la famille Bouygues, Colas s’intéresse de près à LoRa. La société de travaux publics réalise des tests autour de deux axes : les capteurs de chaussée (pour déterminer quand une place de parking est disponible) et les traqueurs pour équipements de chantier.

Dans les deux cas, la faible consommation énergétique est un atour pour éviter de remplacer trop fréquemment les capteurs.

Sur la partie équipements de chantier, Olivier Roussat précise : « Pour 1 euro de revenus, nous dépensons 50 cents d’équipement, soit un total de 6,8 milliards d’euros. Nous avons donc besoin d’optimiser la traçabilité des engins et du matériel ».

Il poursuit : « Il reste donc 44 000 unités à équiper pour de la diffusion d’informations simples. Nous sommes en train de réaliser un PoC [test de faisabilité, ndlr] à Angers sur LoRa ». Une expérimentation est menée en parallèle avec Colas Rail pour mesurer le serrage des éclisses, note Silicon.fr.

Autres terrains à conquérir : les smart cities, le domaine énergétique avec les compteurs intelligents, mais aussi les exploitations agricoles. Pour la partie B2C ou B2B2C, on mise sur une complémentarité avec d’autres réseaux IoT comme Thread, poussé par Google. Reste à travailler sur la standardisation pour assurer l’interopérabilité.

* L’alliance LoRa regroupe 129 membres dont beaucoup d’opérateurs et de grands noms de l’IT comme Cisco ou IBM. Son objectif : promouvoir la technologie à travers la certification des équipements réseau nécessaires.

Crédit photo : Shawn Hempel – Shutterstock.com

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