Lou Gerstner cède sa place à son dauphin Sam Palmisano

Mobilité

Nommé en 1993 à la présidence d’IBM, Louis V. Gerstner Jr s’apprête à quitter ses fonctions. Il est à l’origine du redressement de Big Blue qui a su se diversifier dans les services, les logiciels professionnels, les serveurs et l’informatique personnelle. Entré en 1973 comme représentant, Sam Palmisano lui succède après avoir gravi tous les échelons de la société.

Louis V. Gerstner Jr quittera la présidence d’IBM le 1er mars prochain, a annoncé le groupe américain mardi 29 janvier 2002. Il cède la place au numéro 2 actuel, Samuel J. Palmisano. Agé de 59 ans, « Lou » Gerstner se dirige vers la retraite. Il continuera cependant de présider le conseil d’administration jusqu’à la fin de l’année. Nommé PDG (chairman and chief executive officer) en avril 1993, Louis Gerstner a réussi à faire entrer Big Blue dans l’ère Internet. Une belle réussite pour un personnage issu de RJR Nabisco, compagnie du commerce alimentaire et de tabac, ou encore d’American Express. Des univers relativement éloignés du milieu informatique.

En effet, alors que Big Blue n’avait pas su profiter pleinement de l’invention du PC pour s’imposer sur ce marché naissant et restait cantonné à une image de « dinosaure de l’informatique », Louis Gerstner a su diversifier les activités du groupe à la fois dans les services aux entreprises et les logiciels de gestion tout en continuant à développer la branche serveurs, le stockage et les développements technologiques, notamment processeurs avec le PowerPC. En 2001, IBM s’est lancé dans les serveurs Linux. Apparemment avec succès puisque l’investissement de 1 milliard de dollars est, en moins d’un an, sur le point d’être amorti. IBM a réalisé un bénéfice net de 7,71 milliards de dollars (près de 9 milliards d’euros) en 2001 et emploie plus de 316 000 personnes dans le monde.

Contrairement à M. Gerstner, Sam Palmisano, 50 ans, a fait toute sa carrière chez IBM. Entré comme « simple » commercial en 1973, il y gravira tous les échelons jusqu’à sa nomination, en septembre 2000, au poste de président directeur exécutif (president and chief operating officer). Un poste acquis après être passé par quasiment tous les services de production. Il est notamment à l’origine du succès de la branche Global Services qui a connu une augmentation de 30 % de ses revenus à 32,2 milliards de dollars. Auparavant, il a assuré le lancement du secteur eServer qui innovait en introduisant des standards ouverts, après avoir dirigé la filiale IBM Japon. « Son mélange unique de vision stratégique, de passion et de discipline, associés à sa connaissance intime d’IBM, en font la bonne personne pour devenir le prochain PDG d’IBM », dit de lui Lou Gerstner. Le futur n° 1 devrait poursuivre la politique de son prédécesseur, aucune annonce de changement n’ayant été faite.

Cette nomination a provoqué le départ du vice-président, John M. Thompson. Après 36 ans de bons et loyaux services, il quittera ses fonctions le 1er septembre prochain.