L’UE ‘hypocrite’ et impuissante face à Echelon

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Un peu plus d’un mois après le rapport préliminaire du Parlement européen qui confirmait l’existence et les capacités du réseau d’espionnage Echelon, une résolution finale n’a pu qu’admettre que l’Union européenne ne pouvait prendre aucune mesure.

Au cours d’une session du Parlement européen, mardi 3 juillet, les membres ont entériné 60 amendements avant de valider la résolution informant qu’Echelon n’était pas un outil d’espionnage industriel menaçant. Pourtant, quelques membres du comité ont protesté, indiquant notamment que cette réunion n’avait que bien peu fait pression sur les Etats-Unis pour brider ses capacités d’espionnage. Le représentant italien, Giuseppe Di Lello Finuoli, s’est dit inquiet du fait que les citoyens européens ont été laissés exposés du fait de la faiblesse de l’UE vis-à-vis des Etats-Unis. « Tout va continuer comme par le passé. Il est possible de mener des opérations d’espionnage d’un pays de l’Union européenne à l’autre sans aucune conséquence », a-t-il déclaré.D’autres protestations se sont fait jour lorsque les présidents de séance Gerhard Schmid et Carlos Coelho ont poussé une motion visant à promouvoir l’investissement européen dans le domaine du décryptage, proposition qui a été interprétée comme une suggestion que l’Europe mette en place sa propre version d’Echelon.Pas de violation du droit européenL’enquête menée pendant un an a été considérée comme un succès, concluant sur le fait qu’Echelon « ne constitue pas une violation du droit de l’Union parce qu’il ne concerne pas les aspects du droit de l’Union qui seraient requis pour qu’il y ait incompatibilité ». Alain Krivine, qui s’était rendu sans succès aux Etats-Unis pour enquêter sur le sujet (voir édition du 11 mai 2001), a affirmé que le groupe avait été « hypocrite ». « Tous les pays sont impliqués dans l’espionnage industriel et politique », a-t-il déclaré. « Ce n’est qu’une question de puissance et les Etats-Unis sont les plus puissants. »