Lutte anti-piratage : « la liberté sans limites » de Liberty Land, c’est fini

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Qualifié de « plus important site français de téléchargement illégal », Liberty-Land.net a été fermé par la gendarmerie. Ses gérants risquent 5 ans de prison et une amende d’un demi-million d’euros.

En France, Liberty-Land.net a été coupé le 24 mai après une vaste opération de gendarmerie qui a abouti à la garde à vue de trois administrateurs.

Créé en septembre 2009, le site proposait un annuaire de liens de téléchargements indexant 100 000 films et séries télévisées, ainsi que 30 000 albums de musique.

Ces fichiers étaient hébergés sur des sites tiers tels que RapidShare ou Megaupload.

Initialement, c’est le site d’information sur le piratage Zataz.com qui a dévoilé l’information.

« L’opération judiciaire s’est déroulée en région parisienne, en Normandie, à Marseille et à Rennes. »

L’opération a été déclenchée entre mardi 24 et mercredi 25 mai à la demande d’un juge rennais, suite à une plainte déposée en 2010 par la SACEM et l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA).

Le groupe cyber-criminalité de la gendarmerie de Rennes nous a confirmé que trois personnes ont été placées en garde à vue : le fondateur du site et deux administrateurs, qui ont entre 25 et 30 ans. Ils ont depuis été relâchés.

Un codeur et le plus important fournisseur de contenus piratés du site ont également été auditionnés comme témoins, mais ne sont pour l’instant pas plus inquiétés.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le site Liberty-Land.net, qui recensait 800 000 membres et qui exploitait un slogan évocateur (« la liberté sans limites« ), était hébergé au Canada.

Les gérants utilisaient des solutions d’anonymisation (VPN) censées assurer une administration discrète.

Mais, toutes ces précautions n’ont pas suffi à stopper le travail des enquêteurs.

Tous les revenus générés par la vente d’espace publicitaire sur Liberty-Land.net étaient envoyés sur un compte offshore sur une île du Pacifique. Environ 200 000 euros ont été saisis.

Côté gendarmerie, l’adjudant Romain de Beausse, directeur de l’enquête au sein du groupe cyber-criminalité rattaché à la section de recherche de Rennes, a expliqué à TF1 News comment, « de fil en aiguille, et après avoir franchi de très difficiles et nombreuses barrières techniques, nous sommes remontés jusqu’aux trois administrateurs du site, dont son créateur. »

« Liberty Land faisait partie des 200 sites français les plus visités et semble avoir été très lucratif grâce aux bannières publicitaires présentes en nombre sur le site« , complète-t-il.

Les trois administrateurs sont ceux qui risquent le plus gros. Ils sont mis en examen pour « contrefaçon en bande organisée« .

Ils encourent jusqu’à 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende.

Surtout, cette affaire permet aux ayants droit de reprendre la main dans la lutte contre le piratage numérique alors que la Hadopi tourne au ralenti en raison de soucis de propagation de données non maîtrisée via TMG.

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