Lutte contre la censure : les actionnaires de Yahoo font barrage

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Au grand regret d’Amnesty International, les actionnaires de Yahoo ont rejeté
une proposition visant à lutter contre la censure en Chine.

Les actionnaires de Yahoo ont rejeté en bloc les propositions établies pour interdire la censure exercée sur l’Internet par les autorités chinoises et pour soutenir le respect des droits de l’homme.

15 % : tel est le pourcentage de votes favorables recueillis suite à la proposition formulée au cours de l’assemblée générale annuelle du groupe Internet concernant l’adoption d’une politique globale de lutte contre la censure.

Une autre proposition visant à instaurer un comité des droits de l’homme au sein de Yahoo afin d’en examiner le mode de fonctionnement n’a pas suscité davantage d’engouement, recueillant seulement 4 % de votes favorables.

« Ces résultats sont très décevants, nous comptions réellement sur ces propositions », a déclaré Steve Ballinger, porte-parole d’Amnesty International. « Nous continuerons à exercer une pression sur Yahoo et encouragerons nos membres à leur écrire afin de leur exprimer leurs sentiments sur ce point. Nous n’avons pas renoncé le moins du monde. »

Amnesty International a publié la semaine dernière un rapport dénonçant le soutien de la censure de Yahoo, Google, Microsoft et Cisco en Chine et dans le reste du monde.

Yahoo s’est toujours défendu en invoquant son obligation de se conformer aux lois locales des pays dans lesquels il intervient, malgré la constitution chinoise qui garantit la liberté d’expression.

L’association Reporters Sans Frontières a accusé Yahoo de collaborer régulièrement avec la police chinoise et d’être impliqué dans la plupart des affaires ayant conduit à l’emprisonnement de dissidents ou de journalistes jugés gênants par les autorités.

La société a par ailleurs refusé de témoigner à une conférence spéciale sur le sujet organisée par le Congressional Human Rights Caucus du gouvernement américain, jugeant préférable de leur adresser une déclaration.

« Nous ne considérons par la situation d’Internet en Chine comme un ‘cas classique », avait alors indiqué Yahoo. « Au-delà des considérations commerciales, nous pensons que nos services ont permis de promouvoir l’expression personnelle et ouvert un accès plus large à des sources d’informations indépendantes pour des centaines de millions de citoyens chinois ainsi que partout ailleurs dans le monde. »

Yahoo fait également l’objet d’une action en justice dans un tribunal californien l’opposant à un journaliste chinois condamné à 10 années de travaux forcés. Celui-ci accuse Yahoo d’avoir contribué à sa condamnation.

Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 14 juin 2007