Lycos Europe confiant dans les services payants et l’e-commerce

Mobilité

Dans son rapport financier, le groupe fait le point sur ses accords stratégiques, les dernières acquisitions et les nouveaux services. Au programme : accès Internet, communication, hébergement et noms de domaine.

Lycos Europe poursuit la mutation de son modèle économique : après avoir tenté de se développer en s’appuyant presque intégralement sur les revenus publicitaires, le réseau européen de portails diversifie ses sources de revenus autour de quatre pôles d’activité : l’accès Internet, les services de communication, d’hébergement et de noms de domaine. La publicité reste toutefois la principale source de revenus (41,5 % de son chiffre d’affaires), suivie des services payants, du commerce électronique, de l’accès Internet et des ventes de licences.

« La stratégie de concentration sur les services payants innovants a porté ses fruits au cours des neuf premiers mois de 2004 », assure Christophe Mohn en introduction de son rapport d’étape sur la situation financière du groupe, qui a été diffusé la semaine dernière. Le dirigeant en a profité pour faire le point sur les partenariats et les derniers services lancés. En ce qui concerne la publicité, le groupe Internet a cessé sa collaboration avec Espotting Média dans le domaine des liens sponsorisés au début de l’été. Cet accord, qui datait de juillet 2002, a généré un chiffre d’affaires de 5,8 millions d’euros par an. Mais cela n’a pas semblé satisfaire Lycos qui compte faire appel à un autre prestataire spécialiste en la matière.

Passerelles entre Lycos et Yahoo

Les passerelles avec Yahoo semblent plus fructueuses : pour son propre réseau de portails locaux en Europe, le groupe Internet américain a sélectionné la plate-forme de communication de Lycos Europe dédiée aux sites de discussion en ligne (chat). En août, Lycos Chat a diversifié sa gamme d’offres payantes tout en conservant un service de base gratuit. Toujours à cette même période, Lycos a lancé de nouvelles versions de ses services de messagerie électronique à travers l’Europe, dont Caramail 4.0 qui sert de référence au groupe européen (voir édition du 20 août 2004 ). Par ailleurs, depuis septembre, Lycos Europe tente de convertir les abonnés de l’ancien service de messagerie électronique gratuit de Deutsche Post (ePost).

Le partenariat avec Yahoo s’est étendu aux offres d’accès Internet haut débit : en septembre 2004, les deux portails Internet ont signé un accord de distribution de l’offre DSL de Lycos Europe outre-Rhin. Cela peut paraître surprenant du côté français mais les revenus tirés de l’accès Internet ne sont pas négligeables. Sur les neufs derniers mois, cette activité, essentiellement localisée en Allemagne et en Suède, a permis de réaliser un chiffre d’affaires de 17,9 millions d’euros. Avec le rachat de Tiscali Suède survenu en août, Spray Network, filiale suédoise de Lycos Europe, aurait décroché la place de troisième fournisseur d’accès ADSL dans ce pays.

Pour la partie commerce électronique, Lycos Europe a parachevé l’acquisition de BuyCentral, un guide de shopping français concurrent de Kelkoo, pour un montant total de 4,5 millions d’euros. Le groupe de Christoph Mohn poursuit également son programme Pangora qui permet de développer des espaces de shopping en ligne sur des portails. Cette technologie est déjà présente sur ses propres services allemand, anglais et français. Début octobre, le nouveau système de recherche de Pangora a été lancé sur le portail de T-Online, le service d’accès de Deutsche Telekom.

Dernier pôle de compétence : les services liés à la création de sites Web (hébergement et noms de domaine). Toujours en octobre, Lycos Europe a lancé le service Lycos 1ClickSite, permettant à des webmestres débutants de disposer d’outils clé en main pour développer leur premier site Internet. Pour le déploiement de services liés aux noms de domaine, Lycos Europe a acquis un prestataire allemand spécialisé (United-Domains AG)

La réduction des pertes en bonne voie

Le dirigeant de Lycos Europe estime que d’ici deux à quatre ans, les services Internet payants et le commerce électronique permettront de dégager des revenus de 100 millions d’euros, soit 30 à 40 % des revenus globaux du groupe. L’évolution du profil du portail doit s’intégrer dans le programme de retour à l’équilibre des comptes qui semble en bonne voie (la prudence est de rigueur car ces chiffres ne sont pas définitifs) : entre janvier et septembre 2004, Lycos Europe a réalisé un chiffre d’affaires de 70,5 millions d’euros, en hausse de 14 % par rapport à la même période de l’année dernière. Le groupe Internet affiche toujours une perte nette de 35,4 millions d’euros mais celle-ci est en baisse de 11 % par rapport à 2003. Lycos a par ailleurs entrepris de réduire ses coûts en transférant ses efforts en R&D de l’Europe de l’Ouest vers l’Arménie, pays qui propose des salaires plus faibles.


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