Mac OS X, un système hybride

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Le nouveau système d’exploitation d’Apple a fait parler de lui pour son retard. Il devait arriver en 1999, puis en 2000 et n’a été disponible dans une première version « utilisable » qu’en septembre dernier. Mais un coup d’oeil sur ses capacités annonce un monde de solutions pour tous les goûts. Entre l’ancien et le nouveau monde Mac se glissent un tas de nouvelles entrées vers ce système. On en débat déjà sur le Net.

Qu’est-ce que Mac OS X ? Pour les observateurs du monde Apple, un nouveau numéro dans une longue lignée de systèmes d’exploitation. Pour les utilisateurs de Mac, une modification de leurs habitudes de travail et l’apprentissage d’un nouvel environnement. Pour les spécialistes, une île inconnue dans une océan de solutions hétérogènes : Mac OS X, c’est avant tout une nouvelle mouture d’Unix, dérivée de l’Unix BSD et d’un projet Open source, Darwin. Trois environnements permettent à ce système de disposer d’une volumineuse bibliothèque d’applications. Tout d’abord, les « vieilles » applications Mac, non ou peu retouchées et capables de « tourner » dans un environnement dit Classic ; pas de changement notable pour celles-là. Ensuite, les mêmes applications, remaniées à hauteur de 10 % environ, peuvent tourner dans l’environnement Carbon. Différence majeure : elles profitent des avancées de Mac OS X et notamment de sa stabilité. Pour résumer : si elles « plantent », elles n’entraînent pas le système d’exploitation avec elles. Les applications Cocoa enfin, écrites plus spécifiquement pour Mac OS X, profitent de toutes les avancées du nouveau système. Pour les utilisateurs de Mac, les applications qui fonctionnent dans les deux derniers environnements sont des applications dites « natives ».

Mais là où cela se corse, c’est que d’autres applications peuvent fonctionner : les applications issues du projet Darwin, par exemple. Que dire alors d’un programme comme Emacs ou encore Pico, comme le souligne OSOpinion ? Application Mac OS ou non ? Ajoutez à cela la JVM (Java Virtual Machine), la machine Virtuelle Java, dont une des toutes dernières versions est implémentée dans le système. Certes, les applications en Java ne sont pas des applications spécifiquement Mac, mais comme Microsoft semble vouloir abandonner la fourniture par défaut de Java dans ses produits Windows XP et Internet Explorer 6 (voir édition du 18 juillet 20001), Mac OS X deviendrait l’un des principaux systèmes offrant ce moteur et, en tout cas, le système grand public le plus répandu en disposant. Et si on allait plus loin ? Que penser de XWindow ? Maintenant qu’il a été porté sur le Mac (voir édition du 23 avril 2001), ne peut-on pas dire qu’il s’agit aussi d’un moyen d’attirer des applications vers la plate-forme d’Apple ? Certes pas des applications grand public, compte tenu de l’inutilité de l’interface Aqua pour les programmes Unix amenés au Mac. Mais des applications tout de même, utilisables par le biais de la ligne de commande. Déjà le débat fait rage sur certains forums de l’Internet pour savoir quelle application peut être dite purement Mac et quelle autre ne peut pas l’être. Une querelle quelque peu tirée par les cheveux, tant elle ne soulève pas d’intérêt majeur. Une chose est sûre toutefois : l’arrivée de Mac OS X a généré un intérêt chez d’autres éditeurs que les traditionnels habitués. Le nombre d’applications disponibles sur la plate-forme s’en trouve augmenté d’autant.