MacWorld New York, moment clé pour Apple

Mobilité

La firme à la Pomme devrait changer radicalement de peau le 18 juillet prochain : tout concorde pour anticiper un passage de plain-pied dans une ère nouvelle pour la firme. Entre les résultats trimestriels, le lancement d’un premier Mac de bureau « hub numérique » et la caisse de résonance que constitue actuellement la presse pour Apple, toutes les conditions sont réunies.

Est-on en train de crier au loup, ou jouerait-on les voyantes de pacotille ? Difficile à dire tant la politique de communication d’Apple est sous contrainte. Comme la firme ne fait aucun commentaire sur des produits non présentés, elle ne donne aucune précision sur ses annonces. Toutefois, il se pourrait bien que les 17 et 18 juillet 2001 soient des journées charnières pour Apple. Sur ces deux jours, elle doit d’abord présenter ses résultats trimestriels et devrait a priori réaliser le lancement en fanfare tant attendu de Mac OS X, pour le moment mis sur le marché sans réelle politique de communication. Quel meilleur endroit que MacWorld New York ? Sans doute le moment le mieux choisi pour sortir l’artillerie lourde médiatique : en plein milieu de la saison des achats pour l’éducation aux Etats-Unis, la conférence tombe également dans un de ces creux de l’été, incitant les journalistes à reprendre les extravagances de M. Jobs…

Mais le 18 juillet va avoir d’autres accents : la keynote de Jobs tombera un jour après la présentation trimestrielle des résultats financiers de la firme. Les analystes se sont déjà essayés à prédire les annonces de Fred Anderson, le directeur financier de Cupertino, mais ils semblent se perdre en conjectures. Les prévisions les plus modérées voient une présentation de résultats en ligne avec les prédictions des dirigeants d’Apple. Mais certains analystes de grandes banques ont fait remarquer les excellents résultats des derniers produits de la firme et indiquent qu’ils pensent que les résultats d’Apple devraient être supérieurs à ceux attendus. La deuxième position prise par le nouvel iBook sur le marché nippon, le deuxième marché d’Apple, est un indicateur très précieux, tout autant que sa difficulté à répondre à la demande actuelle : pas moins de trois à cinq semaines de délai pour le petit portable d’entrée de gamme. Les réponses de Fred Anderson et de ceux qui viendront l’épauler face aux questions tranchantes des spécialistes des fonds de pension américains et des critiques financiers devront être écoutées et lues avec attention, car elles donneront la tendance pour le lendemain.

Une année 2001 rééquilibrée

Le lendemain, justement, pourrait bien être le point d’orgue de l’année 2001 pour Apple : la keynote de Steve Jobs aura lieu au salon le plus suivi du cycle économique de la Pomme (voir édition du 20 juin 2000). Il s’agira du moment où la firme va « faire son année » en termes de chiffre d’affaires : son année fiscale se finit en septembre, juste après la clôture de la saison des achats pour l’éducation aux Etats-Unis, et juste au début des courses de fin d’année. L’année 2000 s’est terminée sur une série de fausses notes que la Pomme voudra certainement faire oublier. L’un dans l’autre, elle devrait pouvoir présenter une année 2001 rééquilibrée après s’être pris les pieds dans le tapis sur son début (voir édition du 6 décembre 2000). Une performance que peu de constructeurs informatiques pourront mettre en avant. Il serait très étonnant que le maître de cérémonie ne profite pas de la caisse de résonance médiatique gratuite qui sera mise à sa disposition pour ne pas poursuivre sur le thème de la plate-forme numérique et l’imbrication des nouvelles technologies tel qu’Apple sait le faire, tant au niveau logiciel que matériel. La disparition récente du Cube est un excellent exemple de ce que peuvent attendre les médias de la firme (voir édition du 4 juillet 2000). Quels autres constructeurs peuvent se targuer d’avoir fait autant de bruit sur la disparition d’un de leur produit ? IBM, Compaq, Dell ? Jamais. Le compte à rebours de MacWorld 2001 commence…