Mandriva renforce sa stratégie de partenariats

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A travers sa nouvelle distribution Linux 2006, Mandriva se positionne comme un acteur d’envergure mondiale.

Accessible depuis le 13 octobre dernier en téléchargement, Mandriva Linux 2006 est aujourd’hui disponible en version boîte. Trois versions sont proposées : Discovery/Lx (pour les débutants), PowerPack (destiné aux utilisateurs avancés) et PowerPack+ (poste de travail et serveurs pour PME-PMI). Les packs intègrent les CD ou DVD d’installation et d’applications (entre 1 800 et 4 500 selon les distributions), les versions 64 bits (en plus du 32 bits) et les manuels. Les tarifs s’étendent de 49,90 à 199 euros avec une assistance technique gratuite et une mise à jour automatique de un à trois mois selon le pack.

Plus qu’une amélioration de la version précédente (la Mandrakesoft 10.1), Mandriva 2006 se distingue par plusieurs évolutions. D’abord, cette nouvelle distribution est la réunion des technologies Mandrake Linux et de celles de Conectiva et Lycoris, deux distributions Linux que Mandriva a rachetées au cours des dix-huit derniers mois. De plus, Mandriva Linux 2006 inaugure un nouveau rythme de cycle de vie des produits, qui passe de six mois, comme c’était le cas avec la version Mandrake Linux, à un an. Outre les mises à jour de sécurité éventuelles, la prochaine distribution Linux de Mandriva devrait donc s’intituler Mandriva Linux 2007. Enfin, elle intègre les dernières technologies développées autour de Linux (noyau 2.6.12, GCC 4.0, Xorg-x11 6.9, Glibc 2.3.5, KDE 3.4, Gnome 2.10…).

Nouveau firewall dynamique

La version 2006 s’illustre par de nombreuses nouveautés. A commencer par Kat, un outil de recherche de documents par nom de fichier, contenu texte et métadonnées. Il est ainsi possible de chercher toutes les images d’une taille précise en indiquant ce format (1024 x 768, par exemple). La recherche est rapide car le système indexe préalablement et automatiquement les répertoires et leurs contenus. Kat est capable de dénicher tout type de fichiers, y compris les PDF et les e-mails.

Autre nouveauté, un firewall dynamique vient renforcer la sécurité du système. Activé par défaut, ce pare-feu joue le rôle de sentinelle en alertant l’utilisateur des tentatives d’intrusion dans l’ordinateur. Une console de configuration permet d’autoriser ou non, grâce à des listes blanches et noires, les connexions externes. Ce pare-feu dynamique, annoncé comme une exclusivité de Mandriva, arrive en complément de l’outil de filtrage DrakeFirewall.

Support de Centrino

Signalons également l’outil PXE de déploiement automatique de serveurs sur réseau local, un gestionnaire de fils RSS (Agregator), un support et une reconnaissance améliorés des imprimantes à travers la technologie Plug and Print, une gestion simplifiée des connexions Wi-Fi, une nouvelle ergonomie, etc. Sans oublier la présence des applications phares comme le navigateur Firefox, la suite bureautique OpenOffice ou les derniers pilotes pour cartes graphiques ATI et nVidia.

Réputé pour sa simplicité d’utilisation et sa référence sur les postes de travail, Mandriva Linux 2006 se distingue des distributions concurrentes par son support en standard de la plate-forme Wi-Fi Centrino d’Intel et par l’intégration de l’application de téléphonie sur IP Skype (qui revendique plus de 180 millions de téléchargements dans le monde). Un partenariat que l’éditeur français compte bien poursuivre pour assurer son développement.

Une stratégie de partenariats renforcée

Intel, en particulier, certifie aujourd’hui la compatibilité de Mandriva avec la trentaine de cartes mères qu’il produit. « Un marché important est en train d’émerger, celui de Linux en poste client comme en serveur », déclare Jean-Louis Lezaun, ingénieur avant-vente chez Intel, « nous devons mettre en place un large écosystème pour fiabiliser nos solutions. » Le responsable confirme d’ailleurs l’optimisation de la distribution Linux (au niveau du noyau) pour les processeurs double coeur (dual core). « Intel considère Mandriva comme un acteur clé des distributions Linux », poursuit le porte-parole d’Intel.

Mandriva n’hésite d’ailleurs pas à se situer sur le marché mondial aux côtés de Red Hat et Novell/Suse. « Mandriva est le seul acteur global face à deux américains », souligne François Bancilhon, directeur général, « nous voulons nous positionner comme l’un des acteurs mondiaux pour nos clients HP, Sun, IBM, etc. ». Autrement dit, couvrir le marché des serveurs. Une stratégie qui passe par une politique de partenariats. « Notre mission est d’intégrer, de qualifier et de distribuer les outils », justifie François Bancilhon, « tout seul, on ne peut rien faire. La complexité du jeu tient au nombre de partenaires avec lesquels on travaille. »

Consolider le marché

Outre Intel (mais aussi AMD et VIA pour les plates-formes matérielles), Mandriva a établi des partenariats avec des constructeurs (HP, IBM, Dell, Nec, Bull), des éditeurs (Oracle, IBM, Skype, Autocad, Adobe), des prestataires et intégrateurs (EDS, Cap, Atos, IGS, Linagora, Alixen, OpenWide…). La société est en discussion avec Oracle pour proposer un support commun des applications et devrait bientôt annoncer une version de la distribution pour plate-forme Power5 d’IBM. Mandriva Linux est aujourd’hui disponible en 74 langues dans 140 pays.

La société, qui emploie 130 personnes dans le monde (dont 60 en France), a réalisé un chiffre d’affaires 2002-2003 de 5,2 millions d’euros pour un bénéfice net de 1,3 million d’euros. Le titre est valorisé jusqu’à 30 fois le chiffre d’affaires. L’éditeur revendique entre 6 et 8 millions d’utilisateurs dans le monde et 10 000 téléchargements par jour de la nouvelle distribution. Comme l’affirme François Bancilhon, « nous sommes prêts à participer à la consolidation du marché ».