Marc Schillaci (Oxatis) : « Taxe Google le retour : on va casser la dynamique e-commerce »

Marketing

Marc Schillaci tient à marquer son opposition à la nouvelle « Taxe Google » du sénateur Marini. Quels impacts sur le commerce électronique si le dispositif est adopté ?

ITespresso.fr : A votre avis, une telle proposition de loi est-elle le signe d’une incompréhension du politique vis-à-vis du numérique ?
Marc Schillaci : A la découverte de cette nouvelle proposition de loi, c’est effectivement la question que l’on se pose.

Toutefois ne mettons pas « le politique » au même niveau. Il y a des « pro » et des « anti ».

Souhaitons que les « pro »continuent à faire entendre leurs voix. Par nature, je fais confiance au bon sens, je souhaite donc vivement que, cette fois-ci encore, la voix de la raison l’emporte.

ITespresso.fr : Pensez-vous opérer un lobbying intense afin d’empêcher la concrétisation d’une telle proposition ? Seriez-vous prêt à mobiliser l’ensemble de vos clients e-commerçants ?
Marc Schillaci : Si la menace devenait réellement sérieuse, c’est à envisager en effet.

Il y a déjà eu une démarche forte de lobbying, lorsque sous l’impulsion des Allemands, une directive européenne avait été proposée qui concernait la livraison et le remboursement des frais de retour des colis dans toute l’Europe.

Des initiatives comme « Touche pas @ ma e-boutique » (pétition, page fan sur Facebook, etc. ) sont nées suite à cette proposition de directive qui, au final, a été repoussée.

Espérons que nous n’aurons pas à aller si loin. Toutefois, nous avons un devoir de vigilance.

La Fevad à ce titre joue un rôle très précieux pour défendre les intérêts du e-commerce.

ITespresso.fr : Peut-on envisager la création d’un taux différencié de TVA entre commerces physique et en ligne ? Cela existe dans la restauration physique (distinction entre la consommation sur place et à emporter…)
Marc Schillaci :
Faire la différence entre commerce physique et commerce en ligne est à l’inverse de tout ce que nous observons depuis plus d’un an.

Le commerce connecté est une réalité  (nous entendons aujourd’hui par commerce connecté la possibilité d’acheter sur Internet et retirer ses produits en magasin par exemple).

Aujourd’hui e-commerçants ou commerçants font le même métier : vendre, créer de la richesse, créer de l’emploi direct (rémunération de salariés) ou indirect (logistique, livraison, etc.).

Faire le distinguo entre les deux tendrait à vouloir les opposer. Or c’est cette confrontation que nous combattons depuis des années.

Envisager une telle taxation est pour moi hors de propos et à l’extrême opposé de l’évolution du commerce et du e-commerce.

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