Marché ADSL : Télé2 lâche du lest dans les zones non dégroupées

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La filiale française de l’opérateur télécoms européen suspend la commercialisation des offres ADSL sur les zones non dégroupées. Une activité jugée non rentable dans les conditions actuelles.

La grogne monte contre les conditions de revente de l’accès ADSL par France Télécom. Après Tiscali qui, la semaine dernière, a fait part de ses inquiétudes au Président de la République (voir édition du 14 octobre 2004), c’est au tour de Télé2 France de monter au créneau.

L’opérateur alternatif s’inquiète à son tour de l’évolution du marché de l’accès Internet haut débit. En fin de semaine dernière, l’opérateur télécoms fixes qui a développé un pendant de service d’accès ADSL a prévenu ses clients qu’il abandonnait la commercialisation de ses offres ADSL sur les zones non dégroupées.

« Nous prenons plus de risques commerciaux sur les zones non dégroupées que dégroupées », déclare Jean-Louis Constanza, le directeur général de Télé2 France. Une façon d’annoncer que le FAI perd de l’argent sur les zones non dégroupées. « Nous avons donc décidé de prendre un seul risque au lieu de deux », ajoute le dirigeant. Une décision qui intervient quelques semaines après le lancement de nouvelles offres et… l’apparition de frais de résiliation (voir édition du 24 août 2004).

Ce retrait ne concerne pas les abonnés actuels de Télé2 France situés en zones non dégroupées. Ceux-là représentent encore un peu plus de la moitié des clients du parc global d’abonnés ADSL de Télé2 France (l’opérateur en affichait au moins 300 000 à fin juin). Un taux « qui devrait prochainement descendre sous la barre des 50 % avec l’avancée du dégroupage », espère Jean-Louis Constanza.

Pour le représentant de Télé2 France, cette décision n’est pas un geste d’humeur. Au contraire, elle a été mûrement réfléchie après analyse du marché. « On arrête pas une offre commerciale pour protester uniquement contre une décision du régulateur », glisse le manager en commentaire. « La réintégration de Wanadoo au sein de France Télécom et l’absence de contrôle des prix au détail du FAI rendent opaques les comptes de l’activité FAI », estime Jean-Louis Constanza.

Sans régulation, pas de concurrence

Contrairement à Tiscali, Tele2 n’accuse pas directement Wanadoo de pratiquer une politique de dumping. « J’ignore si Wanadoo vend à perte mais je sais que France Télécom fait beaucoup d’argent et qu’il est le seul. », constate Jean-Louis Constanza. Celui exprime clairement des regrets après la décision de l’ART de ne plus réaliser de contrôles ex-ante (sous forme d’analyse économique prévisionnelle, Nldr) du marché de détail et attend avec impatience la position finale que l’ART retiendra au final dans le processus d’analyse du marché du haut débit.