Mark Hurd quitte le paquebot HP

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Suite à une enquête interne menée pour des soupçons de harcèlement sexuel, Mark Hurd, le P-DG de HP, a brutalement décidé de démissionner après trois ans à ce poste et cinq ans en tant que directeur général.

Voilà une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe : le P-DG de HP, Mark Hurd, a officiellement annoncé sa démission vendredi, pour une sombre affaire de harcèlement sexuel et de fraudes aux notes de frais.

Après avoir été pendant deux ans directeur général, Mark Hurd était devenu, début 2007, le président-directeur général et le président du conseil d’administration du premier constructeur mondial du PC, alors en pleine tourmente.

Patricia Dunn, son prédécesseur, avait alors elle aussi été obligée de quitter son poste de dirigeante, après un scandale d’espionnage révélé au sein du conseil d’administration de Hewlett-Packard.

Mark Hurd sera remplacé, en intérim, par Cathie Lesjak, la directrice financière du groupe, qui conservera également cette fonction, avant la désignation officielle du nouveau P-DG. Un comité de recherche a été mis en place au sein du conseil d’administration afin de trouver rapidement un successeur au démissionnaire.

Agé de 53 ans, l’Américain Mark Hurd a donc dû quitter précipitamment son poste de dirigeant de HP.

L’affaire « Mark Hurd » a débuté, en juin dernier, par la plainte d’une collaboratrice extérieure travaillant pour un sous-traitant de HP, Jodie Fisher, qui a accusé l’ex-PDG de harcèlement sexuel.

Après enquête du conseil d’administration, même s’il est apparu que Mark Hurd entretenait bien « une relation personnelle proche » avec Jodie Fisher et qu’il n’avait « jamais rendue publique la nature de cette relation », celui-ci n’aurait en aucun cas violé le code interne de l’entreprise en matière de harcèlement sexuel.

Toutefois, l’enquête interne a fait apparaître que Mark Hurd avait soumis aux services financiers un certain « nombre de notes de frais inexactes » afin de mieux cacher cette relation extra-conjugale avec une des employées d’un des sous-traitants du groupe.

Ainsi, le conseil d’administration est parvenu à la conclusion que « Mark Hurd avait fait preuve d’un manque profond de discernement qui a grièvement entamé sa crédibilité et a été très préjudiciable à sa capacité à diriger HP, et Mark en a convenu », a précisé le directeur juridique de Hewlett-Packard, Mike Holston.

En conséquence, Mark Hurd a décidé de donner sa démission, avec effet immédiat. Mais l’ancien P-DG d’un des plus importants groupe informatique dans le monde ne repart pas les mains vides, loin de là. Il devrait empocher des indemnités d’un montant de 28 millions de dollars en primes et en actions.

En à peine trois ans, Mark Hurd avait entamé une véritable politique d’acquisitions, mais aussi de réduction des coûts au sein de HP.

Si le constructeur américain a mis la main ces dernières années sur la SSII EDS (2008), sur l’éditeur Tower Software ou sur 3Com en 2009, le groupe, qui compte 320 000 employés, avait aussi décidé ces derniers mois d’élaguer son effectif global en supprimant de nombreux postes et en demandant des baisses de salaires à ses collaborateurs.

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