Le MEDEF veut stimuler les PME dans la transition numérique

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Web2Business : Pierre Gattaz, Président du MEDEF, a souligné les axes de travail de son organisation pour favoriser la transition numérique des PME.

Le numérique, un vrai enjeu des dirigeants d’entreprise ? Pas si évident que cela.

Pierre Gattaz a profité du Congrès Web2Business organisé hier au siège parisien du MEDEF pour rappeler l’implication de l’organisation patronale dans l’accompagnement des entreprises dans la transformation numérique.

« Il faut se préparer à la smart économie mais beaucoup de TPE-PME ont du mal à passer au numérique », a commenté le Président de l’organisation patronale.

Pierre Gattaz a évoqué quelques pistes thématiques comme l’industrie du futur.

Un axe sur lequel l’Allemagne avance plus rapidement que la France…au point de promouvoir l’industrie 4.0. Des propositions par l’intermédiaire de l’Alliance Industrie du Futur, établie en juillet 2015, devraient être mises sur la table « dans quelques semaines ».

Sur des questions comme les « plateformes » ou « l’ubérisation de l’économie », un groupe de travail coordonné par Geoffroy Roux de Bézieux (Vice-Président du MEDEF) et Christian Poyau (Président de la commission Transformation Numérique) compte également prendre position.

Numérique : intégrer le maximum de compétences en France

Il y a quelques semaines, l’organisation patronale a défini 5 axes de travail pour favoriser la transition numérique des PME françaises.

Elle préconise d’abord une véritable filière Internet des objets (IoT) pour « faire de la France la Silicon Valley de l’Europe ».

« Nous voulons intégrer le maximum de compétences en France à l’horizon 5 – 10 ans. Nous allons pousser cette ambition auprès des candidats [à l’élection présidentielle, ndlr] », évoque Pierre Gattaz dans son allocution d’une quinzaine de minute au Congrès Web2Business.

La veille, le MEDEF avait déjà eu l’occasion de discuter de visu des programmes économiques et sociaux avec quelques prétendants : François Fillon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

A cette occasion, Pierre Gattaz, avait affiché sa préférence pour le candidat Les Républicains porteur d’un programme global « pragmatique et cohérent ».

Retour à la session Web2Business: le MEDEF prône également un « écosystème industriel attractif et compétitif » (prototypage, pré-industrialisation et la fabrication de solutions IoT).

Pierre Gattaz souhaite rapatrier au maximum la production de produits high-tech en Chine plutôt que d’avoir le réflexe de se tourner vers la Chine.

Le président du MEDEF évoque « l’héritage industriel » en France avec des atouts dans l’impression 3D, les connecteurs et les semi-conducteurs.

« 2/3 des produits de la French Tech présentés lors du dernier CES sont fabriqués en France. Le reste est fabriqué du côté de Shenzhen en Chine. Nous avons la vocation que l’usine se redéveloppe en France. Il n’y a aucune raison d’abandonner », estime Pierre Gattaz.

Le levier MOOC pour sensibiliser les dirigeants des PME au numérique

Mais l’organisation patronale est consciente de la nécessité d’accompagner cette transition numérique en entreprise.

Cette action se concrétisera à travers le « Programme Métamorphose » (sensibilisation, formation, accompagnement et financement) avec la volonté de guider 100 000 TPE PME dans une « initiation au numérique ».

Ce volet s’incruste dans un projet plus large qui vient d’être officialisé : il s’agit de mettre à disposition des entrepreneurs une plateforme d’auto-apprentissage (e-learning) baptisée « Mon Campus Numérique » et établie en partenariat avec AG2R La Mondiale, la Caisse des Dépôts et la GSC.

Il s’agira d’exploiter une série de MOOC (cours interactifs accessible via Internet) « bientôt disponibles » intégrant des contenus pédagogiques en ligne (vidéos, quizz, documents à télécharger).

Les membres du MEDEF auront droit gratuitement à l’intégralité du programme. Pour les autres, un essai gratuit est proposé jusqu’au 13 avril.

On trouve d’autres d’initiatives similaires dans le secteur privé comme LearnAssembly qui s’est associé à Gilles Babinet (Digital Champion à la Commission Européenne) « pour donner les grilles de lecture de la transformation aux leaders de notre économie ».

Cela se traduit là aussi autour d’un MOOC (en accès payant cette fois) à déployer en version privée dans une entreprise. Le lancement des cours est intervenu hier.

Le MEDEF pourrait aussi s’impliquer davantage à travers « un fonds dédié d’accompagnement de la transformation numérique des sociétés » qui serait en cours de gestation.

L’attractivité de la France au-delà du prisme numérique

Dans cette exploration du numérique, Pierre Gattaz estime également que l’attractivité est essentielle pour que la France devienne plus « business friendly » vis-à-vis des investisseurs internationaux. Ce qui nécessite « un marketing de la France » au niveau global.

Pour déterminer la position de notre pays sur l’échiquier du monde, Olivier Midière, « ambassadeur du MEDEF pour le numérique », a érigé la mission Digital Disruption Lab pour étudier les stratégies et positionnements numériques d’une vingtaine de pays qui comptent dans le numérique et pour superviser des visites des délégations d’entreprises dans des écosystèmes IT en France mais aussi à l’étranger (Israël, Royaume-Uni, Jordanie…).

Pierre Gattaz demeure optimiste en ayant comme référence John Chambers, Président exécutif de Cisco, qui répète à satiété que « France is the next thing » au regard de l’impulsion décelée dans le secteur du numérique (notamment à travers la vague French Tech poussée par les différents gouvernements du quinquennat Hollande).

Mais, pour le président du MEDEF, il faut encore progresser pour que « l’on devienne attractif à 5, 10 ou 15 ans ». Ce qui nécessite de son point de vue des « réformes structurelles » en termes de fiscalité, d’incitation à l’investissement et de réforme du droit du travail.

Des pistes de travail à croiser avec celles évoquées par la plateforme commune du numérique réunissant quatre organisations sectorielles (France Digitale, ACSEL, Croissance Plus, Syntec Numérique) pour placer le numérique au cœur de l’élection présidentielle.

Mais c’est loin d’être évident au regard de la tumultueuse campagne.

 (Crédit photo : Philippe Guerrier/NetMediaEurope)

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