Mémoire vive : IBM voit double

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Grâce à sa technologie MXT de compression des données à la volée, IBM espère bien faire fortement baisser le prix des serveurs, en réduisant leurs besoins en mémoire vive.

L’été dernier, IBM avait présenté une technologie permettant de réduire de moitié la quantité de mémoire vive nécessaire dans un serveur, tout en conservant ses performances (voir édition du 27 juin 2000). Baptisée MXT (pour Memory extension technology), la technique consiste à compresser à la volée les données stockées en mémoire. Selon ses concepteurs, le volume des données traitées peut ainsi être réduit de 14 à 50 %. Initialement prévus pour le début de cette année, les premiers systèmes bénéficiant de la technologie devraient arriver dans la deuxième moitié de 2001.

Un intérêt économique… pour le moment

Pour Big Blue, le principal intérêt de MXT est économique. En effet, la mémoire représente 40 à 70 % du coût total d’un serveur. Résultat, selon Chuck Schultz, chercheur chez IBM, un serveur basé sur un processeur à 550 MHz, un disque dur de 9 Go et 1,66 Go de Dram, pourrait sans problème être reconfiguré avec « seulement » 896 Mo de mémoire vive, ce qui correspondrait à une économie d’environ 6 000 dollars (soit plus de 40 000 francs). Ce qui prend tout de même comme hypothèse une mémoire à près de 40 francs le Mo, niveau bien plus élevé que le prix moyen actuel. Ce qui fait dire à un analyste du cabinet Insight 64, dans des propos rapportés par nos confrères américains de Techweb : « Je ne suis pas sûr que MXT sera toujours avantageux si jamais les prix de la mémoire continuent de chuter. Mais le système reste tout de même impressionnant ».

Côté performances, on assure chez IBM qu’aucune perte de performances mesurable au sein du serveur ne résulte de l’utilisation de la technologie MXT. De plus, le système évite de compresser des données qui le sont déjà, tels les fichiers Zip.

Pour l’instant, le système MXT repose sur l’utilisation d’un module matériel, basé sur un chipset de ServerWorks nommé Pinnacle, dont le but est essentiellement de faire croire au système d’exploitation qu’il utilise de la « vraie » mémoire vive. IBM a indiqué être en train de travailler à ce que Microsoft et les distributeurs Linux intègrent la technologie au sein de leur système d’exploitation.

Pour en savoir plus :

Présentation de la technologie MXT sur le site de recherche d’IBM (en anglais)