Microsoft aurait violé la loi antitrust au Brésil

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Un avis rendu le 18 mai par le ministère brésilien de la Justice condamne les pratiques de Microsoft dans son pays qu’il qualifie d' »abus de pouvoir économique ». En cause : la livraison de Money avec Office. Microsoft, qui risque des sanctions, proteste en affirmant n’avoir « rien fait de mal sur le marché brésilien ».

« Microsoft a abusé de son pouvoir économique », conclut le ministère brésilien de la Justice dans un communiqué publié sur son site le 18 mai. La procédure faisait suite à une plainte déposée en 1998 par Paiva Piovesan, société éditrice d’un logiciel de gestion de finances personnelles, Finance pour Windows. « Microsoft a développé le logiciel Money et associait son produit à sa suite bureautique Office », note le ministère de la Justice brésilien. « Ceci a permis à la société d’étendre sa position monopolistique en dominant 96 % du marché », poursuit-il. Ainsi que le souligne un responsable, la pratique est similaire à l’inclusion d’Internet Explorer dans Windows, ce pour quoi Microsoft est poursuivi aux Etats-Unis, procès pour lequel on attend d’ailleurs toujours le verdict de jugement en appel.

Une offre promotionnelle selon Microsoft

Réagissant à l’avis des autorités brésiliennes, Microsoft dément toute pratique commerciale illégale dans le pays. « Microsoft n’a rien fait de mal sur le marché brésilien », a ainsi affirmé Ricardo Adame, porte-parole du géant américain, cité par Reuters. « Nous attendons d’examiner ces conclusions et de pouvoir saisir l’opportunité de corriger différents points sur lesquels nous sommes en désaccord », a-t-il ajouté. Ricardo Adame a tenu à rappeler qu’il y a quelques mois, une division du ministère des Finances brésilien n’avait rien trouvé contre Microsoft. L’inclusion de Money dans Office concernerait une offre promotionnelle qui, selon le porte-parole de Microsoft, aurait permis la vente de 4 500 unités. « Elle était conçue pour ne bénéficier que d’une courte période de disponibilité« , ajoute Ricardo Adame, cité par Reuters, « ce type de promotion est très courant dans l’industrie du logiciel et du fait du faible volume de ces ventes promotionnelles, elle n’a pas vraiment eu d’impact anticompétitif au Brésil. »

Le ministère recommande à l’autorité brésilienne compétente de condamner Microsoft à payer une amende d’un montant correspondant à 30 % de ses ventes dans le pays l’année dernière et de bannir la société des contrats publics pour cinq ans.

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