Microsoft intègre les Creative Commons dans Office

Mobilité

L’éditeur de Windows a développé un outils de création de licences libres Creative Commons pour Word, Excel et PowerPoint.

Microsoft et Creative Commons. A priori, l’association entre l’un des éditeurs de logiciel les plus décriés pour son esprit propriétaire et les licences qui permettent de diffuser librement une oeuvre sans en perdre les droits d’auteur (voir édition du 19 novembre 2004) a quelque chose d’antinomique. Et pourtant, les deux organismes viennent de signer un accord de partenariat.

Ils mettent à disposition un outils commun de licence qui permettra d’intégrer les différentes et désormais fameuses licences CC au sein des travaux réalisés à partir des applications de Microsoft Office Word, Excel et PowerPoint. L’outil est disponible à partir du site dédié à Office. Le module en question, un exécutable de 7,5 Mo à installer gratuitement dans Office, est réservé aux seuls utilisateurs d’une version légale de la suite selon le programme Genuine Microsoft Office.

Du droit à triturer une oeuvre dans tous les sens à celui limité à son unique distribution, commerciale ou non, Creatives Commons propose six licences principales que pourront, donc, intégrer les artistes travaillant sous Office. Selon Microsoft, la suite bureautique est utilisée par 400 millions de personnes dans le monde.

Retenir les utilisateurs

Au-delà de l’aspect philanthropique de l’opération, l’éditeur de Windows cherche probablement à conserver les utilisateurs qui seraient tentés par les solutions libres comme OpenOffice.org. Si la suite bureautique sponsorisée par Sun Microsystems n’est pas aussi complète que celle de Microsoft en matière, notamment, d’applications métiers, elle répond largement aux besoins des artistes et autres auteurs en herbe. Qui a, en effet, besoin d’interfacer son Word avec une base de données pour écrire une pièce de théâtre ou un poème? D’autant qu’OpenOffice.org dispose d’un atout indéniable : sa gratuité. Ce que ne peut pas (encore) se permettre Microsoft. D’où l’idée de permettre aux utilisateurs actuels d’exploiter les licences Creative Commons à travers ses propres outils bureautique.

Microsoft avait cependant déjà fait part de son intérêt pour le développement de ces licences d’un nouveau genre mieux adaptées aux outils numériques et à la diffusion en ligne que les copyright « traditionnels ». L’éditeur de Windows avait notamment versé un don de 25 000 dollars à l’organisation des Creative Commons en début d’année (voir édition du 4 janvier 2006). Un geste que n’avait pas justifié Microsoft et qui avait surpris Lawrence Lessig, président de l’organisme qui gère le développement des CC. Une façon d’inaugurer des bonnes relations entre les deux entités en tout cas. On comprend mieux pourquoi aujourd’hui.